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Twitter : ces faux comptes ont trompé les médias et influencé les élections

Une étude américaine lève le voile sur le rôle involontaire joué par la presse qui a octroyé une audience considérable à ces profils.

L’Internet Research Agency (IRA) est une organisation russe bien connue des spécialistes de la désinformation. Elle a mené de nombreuses opérations de propagande à travers le monde, souvent avec succès. L’objectif est de manipuler l’opinion publique en menant des actions en ligne, notamment à travers l’utilisation de faux comptes souvent très crédibles.

Des chercheurs de l’université de Buffalo se sont justement intéressés à cette structure dans le cadre d’une étude passionnante. Cette recherche s’est focalisée sur l’action de l’IRA durant l’élection américaine de 2016. Leur analyse a ainsi porté sur 2700 faux comptes utilisés lors de la campagne par l’organisation russe.

Les journalistes, qui ont peu de temps pour écrire, sont attirés par ces bons clients

Ils ont ensuite repérés que quatre comptes anglophones, deux démocrates et deux républicains, se sont particulièrement illustrés tout au long des mois qui ont précédé le vote. En recoupant la croissance de ces profils avec les reprises effectuées par 200 médias de tous spectres idéologiques, leur surprise a été de taille puisqu’il apparaît que ces derniers ont joué un très grand rôle dans leur ascension.

L’opération a au final très bien fonctionné puisque ces comptes, qui étaient quasi anonyme au début, dépassaient les 100 000 followers quelques mois plus tard. Comme souvent, l’IRA avait très bien calculé son coup puisque chaque tweet était souvent relayé en masse, ce qui assurait une certaine autorité à ces fakes et a sûrement influencé les médias dans leurs choix éditoriaux.

Yini Zhang, un des auteurs de cette étude, précise par ailleurs :

Nous n’avons pas observé le même effet sur les comptes progressistes et conservateurs. Les deux comptes conservateurs ont reçu un énorme coup de pouce de la part des médias grand public et des médias hyperconservateurs qui ont cité des tweets dans leurs articles, mais nous n’avons pas vu les médias grand public et les médias hyperprogressistes faire la même chose pour les deux comptes libéraux.

Pour expliquer cette appétence des médias pour ces profils, les auteurs avancent un argument économique. Alors qu’ils ont de moins en moins de moyen et de temps pour enquêter, les journalistes sont attirés par ces bons clients aux punchlines bien ciselées qui génèrent beaucoup de trafic.

Si le sujet vous intéresse, vous pouvez aussi retrouver notre article détaillé sur une usine à trolls.

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Par : Twitter, Inc.
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