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Levez les yeux, un A380 carburant à l’huile de cuisson décolle ce mardi

Il reprend les airs, quatre jours après un premier vol d’une durée de 3 heures.

Si vous habitez entre Toulouse et Nice, ce mardi, peut-être tomberez-vous sur un Airbus A380 en levant vos yeux vers le ciel. Le plus gros avion du monde, qui a quitté les chaînes de production en mai 2020, dessinera une trajectoire d’ouest en est à l’occasion d’un vol tout à fait atypique.

Airbus, qui travaille sur son futur, utilise le tout premier A380 produit (nom de code MSN 1) pour réaliser des tests en tout genre. Actuellement, il suit une mission en partenariat avec TotalEnergies pour remplacer le kérosène par un carburant d’aviation durable (SAF). À bord du prototype ce mardi, un carburant composé d’huile de cuisson usagée fera office d’alternative.

Contrairement à ce que beaucoup de médias écrivent, le prototype d’Airbus ne consacre qu’un seul de ses quatre réacteurs au test. Les trois autres fonctionneront de façon classique avec du kérosène. Mais ce vol n’est que le deuxième sur A380 après un autre réalisé le 25 mars dernier, durant lequel le carburant renouvelable n’avait pas participé au décollage ni à l’atterrissage.

Précédemment, d’autres vols ont eu lieu, mais Airbus n’avait pas choisi l’A380 pour les effectuer. En 2021, des essais se sont déroulés sur des A319 neo, puis sur des A350. Pour chacun, la société européenne s’est appuyée sur des partenaires tels que des motoristes, des ministères ou encore des chercheurs universitaires.

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Airbus prépare 2030

“Ensemble, nous avons clairement démontré qu’un avion aussi grand que l’A380 peut fonctionner avec succès sur SAF non mélangé”, se réjouissait François Pfindel, Responsable A380 MAP, à la suite du premier essai à succès.

Airbus carburant SAF
© Airbus

Pour réaliser le premier vol, TotalEnergies a produit 27 tonnes de son SAP près du Havre en Normandie. Cette quantité, non mélangée à du kérosène, a permis à l’avion de voler une durée de trois heures. C’est ce même carburant qui sera utilisé ce jour. Selon les équipes en charge du projet chez Airbus, il est constitué d’esters et d’acides gras hydrotraités (HEFA) “exempts d’aromatique et de souffre”.

La feuille de route d’Airbus débouchera sur l’obtention, à l’horizon 2030, d’une certification 100% SAF pour tous les avions sortants d’usine. Autrement dit, le but est que l’ensemble des modèles d’avion de ligne chez Airbus puissent fonctionner au carburant renouvelable d’ici 8 ans. Les essais sur prototype qui se déroulent actuellement sont primordiaux pour réussir l’objectif.

“Ce faisant, nous générerons une mine de données qui nous aideront à compléter les programmes de recherche actuellement en cours”, disait François Pfindel. Airbus n’a pas précisé l’heure de décollage de son A380.

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