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Un éditeur suédois accuse Apple d’agir comme un “seigneur médiéval capricieux”

Alors qu’Apple investit dans de nouveaux services, la façon dont la firme de Cupertino gère ses relations avec les développeurs tiers sur l’App Store (devenus ses concurrents pour certains domaines) est scrutée à la loupe.

Accusant Apple d’avantager ses services et de désavantager les développeurs tiers en utilisant le règlement de l’App Store, Spotify a déposé une plainte contre la firme de Cupertino auprès de la commission Européenne. L’éditeur d’antivirus Kaspersky a également déposé une plainte similaire contre Apple en Russie.

En Suède, l’éditeur Schibsted a publié une lettre ouverte reprenant les accusations de Spotify contre Apple. “Auparavant, nous et d’autres journaux pouvions facturer nos produits via l’App Store et établir une relation avec nos lecteurs et utilisateurs. Au cours des deux dernières années, Apple a rejeté de telles solutions. Au lieu de cela, ils tirent de 15 à 30% des revenus de tous les contenus numériques, tels que les abonnements Plus, vendus via les applications. Juste au moment où certains de nos magazines commencent à trouver de nouveaux modèles d’affaires numériques, ils utilisent leur position dominante pour introduire cette taxe Apple”, lit-on dans cette lettre, d’après une traduction de Venturebeat.

En misant sur les services, Apple se met dans une situation délicate

En plus de pointer du doigt la “taxe Apple”, Schibsted accuse aussi la firme de Cupertino d’empêcher les éditeurs d’établir leurs propres relations avec les utilisateurs via ses applications. “Les données et la relation client sont confisquées par Apple. Cela signifie que nous ne savons pas [tous ceux] qui ont signé un abonnement via les applications et que nous ne pouvons donc pas faire de suivi avec des offres, des informations ou des questions sur les sujets sur lesquels ils aimeraient en savoir plus”, dénonce l’éditeur suédois. Pour rappel, Spotify a aussi utilisé des arguments similaires dans sa plainte contre Apple, et a demandé à ce que toutes les applications soient sur le même pied d’égalité (Spotify visait Apple Music).

En ce qui concerne Schibsted, le problème l’affecte énormément étant donné que la part de marché d’Apple en suède est de 48 %. Pour cette entreprise, si Apple essaie de se comporter comme un bon élève en matière de protection de la vie privée, “du point de vue du journalisme libre, la société constitue aujourd’hui une menace aussi grande que Facebook et Google.”

Pour l’éditeur suédois, Apple se comporte comme “seigneur médiéval capricieux” qui ne comprend pas ou qui ne se soucie pas de l’impact de ses actions. “Si l’entreprise souhaite sérieusement contribuer au développement social, elle devrait au moins éviter de saboter… le journalisme libre”, écrit Schibsted. Pour rappel, Apple a récemment lancé son service Apple News+, qui permet aux utilisateurs d’accéder à des magazines et à des articles en contrepartie d’un abonnement payant. A peine ce service lancé, la firme a aussi été accusée d’enfreindre les règles de design qu’elle impose aux autres développeurs.

Alors que les accusations contre Apple commencent à s’empiler, le risque que la firme soit sanctionnée en Europe, comme Google, grandit-il ?

Face aux accusations de Spotify, Apple avait répondu que le service de streaming veut « bénéficier de tous les avantages d’une application gratuite sans être gratuit ».

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