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Une auto-école en ligne française démarre en Bourse

Lepermislibre a de belles perspectives mais doit faire face à un redoutable concurrent : Ornikar.

Le permis de conduire est l’examen le plus populaire en France. Depuis 2015 et la loi Macron, le marché a connu un boom en accueillant de nouveaux acteurs : les auto-écoles en ligne. Le marché a rapidement vu naître trois géants en France. Face à En Voiture Simone et Ornikar, Lepermislibre a accompagné 220 000 élèves depuis sa création en 2014. À Lyon, où ses deux cofondateurs ont lancé la startup, une nouvelle étape se prépare alors qu’une introduction en Bourse vient d’être approuvée. Lepermislibre fera sa cotation le 13 février prochain.

Lors de l’opération, Lepermislibre vise à obtenir entre 8 et 10 millions d’euros d’argent frais (déjà 5,3 millions d’euros sécurisés) pour continuer à investir et récupérer des parts du marché des 12 000 auto-écoles physiques qui quadrillent le territoire. Le permis  de conduire a fêté ses 100 ans en 2021 et a vu arriver les moniteurs de conduite indépendants. C’est sur eux que l’auto-école en ligne s’appuie. Ainsi, la plateforme se matérialise par un programme de formation pour apprendre le code, et un logiciel pour prendre rendez-vous pour des leçons de conduite. Ils sont 900 indépendants à rouler pour Lepermislibre et la startup annonçait un chiffre d’affaires de 14,8 millions d’euros l’année dernière, déjà multiplié par 7 entre 2019 et 2021.

Entrer en Bourse serait une solution pour Lepermislibre de tenter de prendre le dessus sur ses concurrents, à l’heure où le marché pourrait se consolider. À Paris, symboliquement, il s’agira de la première cotation de l’année 2023. L’entreprise s’installera sur Euronext Growth, et les particuliers peuvent même acheter des actions avant la cotation (depuis le 25 janvier et jusqu’au 3 février prochain) au prix fixe de 3,83 euros. Chez la concurrence, Ornikar levait 100 millions d’euros en avril 2021 pour tenter de faire une percée dans l’assurance auto, une bouée de sauvetage vers laquelle l’auto-école en ligne n’a jamais cessé de se tourner depuis. Il y a deux ans, elle annonçait une valorisation de plus de 700 millions d’euros.

Ornikar et la tentation de l’assurance auto

Une entrée en Bourse n’est pas forcément signe de maturité. En effet, lorsque l’on regarde au niveau du nombre d’élèves accompagnés, Lepermislibre est encore bien plus petit qu’Ornikar, avec 220 000 élèves contre 2,5 millions. La première auto-école en ligne en France avait très rapidement pensé à l’international, ce qui lui a permis de marquer une vraie différence. La startup est ainsi déployée en Espagne. Avec l’argent frais, Lepermislibre veut notamment lancer une campagne publicitaire. Ensuite, sa stratégie s’articule autour de “trois axes majeurs dans le collimateur : gagner en visibilité, asseoir notre maillage territorial et diversifier nos offres”, expliquait au JDN Romain Durand, cofondateur de l’entreprise.

Quelles seront les autres offres ? La startup ne le dit pas encore mais se projette à un chiffre d’affaires entre 45 et 50 millions d’euros par an d’ici à la fin de l’année prochaine. Elle gardera certainement les yeux rivés vers le permis B, un marché estimé à 2,2 milliards d’euros en France selon ses propres chiffres, alors que 1,2 million de candidats passent les portes d’une auto-école chaque année. Avec l’émergence de la voiture électrique, un nouveau souffle se présente et l’examen n’est pas près d’être délaissé. Mais le secteur de l’assurance auto n’est pas à voir comme une niche : il représente à lui seul 17 milliards d’euros.

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