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Après la NASA, l’Europe se met à rêver de Vénus

La NASA et maintenant l’ESA ont annoncé leurs souhaits de retourner étudier Vénus. Une tâche qui s’annonce très délicate.

Aller sur Mars ? C’est d’une banalité ! La mode en ce moment est à un retour sur Vénus, cette planète, définie parfois comme la « sœur jumelle » de la Terre, qui brille chaque soir dans notre ciel, attire en effet de plus en plus. Ce jeudi, quelques jours seulement après l’annonce de la NASA, l’agence spatiale européenne (ÉSA) a présenté la mission EnVision. Une sonde qui devrait aller au plus près de Vénus pour en faire une cartographie de sa surface.

Vénus qui emprunte pourtant son nom à la déesse romaine de la beauté, peut être magnifique vu de loin, mais quand on s’en approche trop près, elle montre son vrai visage. Avec des températures autour des 400 degrés, et une pression de 93 bars (à peu près la pression de l’eau sortant d’un karcher), l’envoi de véhicules est donc quasiment impossible, ce qui explique son délaissement scientifique, vis-à-vis de sa consœur et « concurrente » Mars. Car la planète rouge est bien plus hospitalière. Sur Mars, la gravité n’est pas étouffante, le Soleil passe facilement au travers de la fine atmosphère, ce qui permet d’avoir un climat de surface proche de celui de la Terre, tout le contraire de Vénus en somme.

Une planète inhabitable par excellence

Vénus, c’est l’archétype de la planète inhabitable, et c’est en ça qu’elle est de plus en plus intéressante pour les scientifiques. Si de loin, elle peut ressembler à une « jumelle de la Terre », avec sa petite taille et sa position par rapport au Soleil,  elle n’en reste pas moins hostile. Et l’envoi de la sonde EnVision par l’ÉSA est une mission à haut risque. Cette dernière devrait être capable de mieux cartographier la surface de Vénus, encore mal connue. L’objectif étant de lui trouver des caractéristiques uniques, afin d’accroître nos connaissances sur son évolution, ainsi que sur celle de son atmosphère, si particulière.

En ce qui concerne le calendrier, l’ÉSA a annoncé ce jeudi que la sonde ne devrait pas quitter notre planète avant 2031. La fenêtre de tir de la fin mai 2032 a également été évoquée comme une possibilité pour le lancement, alors que l’arrivée aux abords de Vénus devrait avoir lieu en 2033 voire 2034. Grâce à la très dense atmosphère de la planète, EnVision devrait pouvoir aérofreiner sans avoir à rallumer son système de propulsion, et atteindre son orbite d’étude scientifique en 2035 pour une mission de 4 ans au minimum.

Vénus : 2 annonces très liées

Vénus est une des planètes les plus inhospitalières qui soit. Mais malgré cela, elle reste très attirante pour le monde de la recherche. Symbole de cet intérêt de la part de la communauté scientifique, les annonces récentes de l’ÉSA et de la NASA, qui en huit jours, ont projeté trois sondes vers notre voisine. Si les deux déclarations n’avaient pas été coordonnées, elles sont malgré tout très proches, aussi bien dans le temps, que dans l’esprit.

Ainsi, le radar à ouverture synthétique d’EnVision, appelé VenSAR, fera fourni par le Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA. Un département déjà connu pour avoir fait voler Ingenuity à la surface de Mars. Ironiquement, ce sont les agences : italienne (ASI) et française (le CNES) qui contribueront à un appareil similaire sur le vaisseau VERITAS de la NASA, alors que la DLR (l’agence allemande) construira le mappeur infrarouge pour VERITAS.

Ce travail conjoint est de plus en plus courant dans le monde du spatial moderne. La NASA notamment n’hésite pas à délaisser une partie de ses missions, pour des questions aussi bien de coûts, que géopoliques. Cette coordination internationale a été démontrée encore récemment avec le rover Perseverance sur Mars, dont la caméra principale : SuperCam est un outil français, élaboré et pensé par les ingénieurs du CNES.

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