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Carrefour a changé son plan stratégique sur la fintech

Avec sa filiale Carrefour Banque, le compte C-Zam n’a plus beaucoup d’avenir. Les ambitions tournées vers la néo-banque se redirigent vers les solutions de paiements et de crédits.

Qu’il soit attirant pour sa demande exponentielle, il faut se rendre à l’évidence : le paysage fintech, bien qu’il embrasse de nombreux terrains de possibilités de business modèles, connaît une saturation : celle de l’offre. Il faut, aujourd’hui, prétendre pouvoir investir des millions de dollars pour pouvoir continuer à attirer des clients. Et une fois l’attractivité au rendez-vous, il faut alors s’ouvrir à l’international, notamment pour les banques en ligne.

La « vague » fintech ne fait pas que propulser les acteurs qui choisissent de la prendre. Elle en détruit aussi beaucoup d’autres sur son passage. En pleine consolidation, le marché semble aujourd’hui mettre en difficulté Carrefour, qui gère depuis avril 2017 une sorte de néobanque simplifiée au maximum. Sa mort était annoncée depuis octobre 2019. Finalement, nous pourrions plutôt nous attendre à une transition discrète de l’offre, vers un autre secteur.

Carrefour Banque change de stratégie

D’avril 2017 à octobre 2017, le lancement du compte C-Zam (un compte bancaire à seulement 5 euros + 1 euro par mois), avait séduit pas moins de 90 000 clients. Mais depuis le retrait de la fréquentation des grandes enseignes comme Carrefour, et depuis l’arrivée de concurrents très sérieux sur le marché (lire notre avis sur Hello Bank! et notre avis sur Monabanq), Carrefour Banque s’est rendu à l’évidence : les 120 000 clients qu’ils possédaient n’augmentaient plus.

Compte C-zam
Le compte C-Zam de Carrefour Banque, ouvert en 2017 © compteczam.fr

En toute discrétion, dévoilent nos confrères du journal Les Échos, Carrefour Banque a mis fin à son contrat d’assurance-vie multisupport. Ce n’est pas un arrêt pour le compte C-Zam, mais on imagine que cela pourrait se produire à un moment, en vue des nouvelles banques proposant des comptes avec carte bancaire gratuite. Le service s’appelait « Carrefour Horizons », et le groupe Carrefour avec BNP Paribas (qui détient 40 % des parts), ont annoncé qu’ils souhaitaient recentrer leur activité.

« Nous souhaitons désormais concentrer nos efforts sur les services de paiement et de crédit pour accompagner la transformation de Carrefour », annonçait une source interne, au journal Les Échos. Pour cela, la filiale va se mettre aux solutions de paiements et de crédits. L’objectif est avant tout de se faire une place grâce aux paiements fractionnés, autrement dit les paiements en plusieurs fois.

Naturellement, l’idée de Carrefour Banque n’est pas non plus novatrice, et la banque devra faire face à de nouveaux concurrents. Pour le coup, ces derniers sont tout aussi bien intégrés sur le marché, que les concurrents du compte C-Zam pouvaient l’être. Oney Bank (BCPE) et Banque Casino (Crédit Mutuel / CIC), pour ne parler que des Français.

Il restera à voir comment Carrefour Banque entend lancer son offre. Il pourrait s’agir, dans un premier temps, d’une offre destinée aux particuliers, ou aux professionnels. En tout cas, la filiale a intérêt à débloquer les fonds nécessaires pour espérer concurrencer le marché. « On l’a vu avec Oney Bank en 2019, la stratégie des captives des grands distributeurs, qui sont toujours des filiales rentables, reste liée à la situation de leur maison-mère et des moyens qui leur sont alloués pour se développer », déclarait Nicolas Renaud, consultant chez Sémaphore Conseil. Un constat qui devrait être vu comme un avertissement.

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