Cette montre connectée, créée par des chercheurs de l’université de Chicago, est spéciale. En effet, celle-ci contient un organisme vivant. Et l’une de ses fonctionnalités principales, la mesure de la fréquence cardiaque, ne peut être utilisée si vous ne nourrissez pas correctement la montre.
Plus exactement, les chercheurs ont inclus un blob dans le circuit. Cet organisme conduit l’électricité. Mais pour que le blob inclus dans la montre puisse faire passer le courant, et permettre au capteur de rythme cardiaque de fonctionner, l’utilisateur doit s’en occuper. Celui-ci doit donner des flocons d’avoine au blob pour que l’organisme grandisse et de l’eau pour qu’il ne s’assèche pas.
Un blob dans la montre connectée
Sinon, le blob ne peut pas conduire l’électricité d’une extrémité à l’autre de son enclos. En d’autres termes, si vous voulez utiliser le capteur de fréquence cardiaque, nourrissez le blob ! Mais quelle est l’utilité de cette invention ? D’un point de vue pratique, l’insertion de blob dans le circuit de la montre connectée ne sert à rien. Les chercheurs voulaient plutôt mener une expérience sur la relation que nous avons avec les appareils électroniques.
Dans le cadre d’une étude, les chercheurs ont demandé à 5 participants de porter cette montre (et le blob qui va avec) pendant 2 semaines. Durant la première semaine, les participants ont dû s’occuper du blob afin que celui-ci grandisse et active le capteur de fréquence cardiaque. Puis, à la deuxième semaine, il a été demandé aux participants d’arrêter de nourrir le blob.
En une semaine, les gens se sont attachés
D’après l’étude, les participants étaient choqués quand on leur a demandé d’arrêter de s’occuper du blob. En effet, en s’occupant de cet organisme sur leurs montres, les participants se sont attachés à celui-ci. Certains auraient même donné un nom à leurs blobs. Et il y aurait eu une meilleure connexion avec cette montre, que celles qu’on aurait avec un Tamagochi, par exemple.
Mais quel était l’objectif de cette étude ? “Les gens ont été obligés de réfléchir à leur relation avec les appareils de nombreuses manières vraiment intéressantes”, a déclaré Jasmine Lu, autrice de cette expérience. “Lors de la discussion de leurs expériences avec des montres intelligentes normales, des Fitbits ou d’autres appareils portables, les gens ont dit qu’ils l’utilisent simplement dans un but explicite.”
“Et avec cet appareil, cela ressemblait plus à une relation bidirectionnelle, car ils devaient en prendre soin. Ils y avaient aussi une sorte d’attachement parce que c’était vivant, et ils avaient l’impression qu’ils ne pouvaient pas le jeter, ou simplement le mettre dans le placard”, ajoute-t-elle.
A un moment où les déchets électroniques sont une préoccupation majeure, les chercheurs de l’université de Chicago veulent redéfinir notre relation avec nos appareils. Et peut-être nous encourager à nous en occuper plus au lieu de considérer les smartphones, montres, ordinateurs, etc. comme des produits jetables lorsque ceux-ci sont endommagés ou obsolètes.
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