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Critiquer Tesla ? Méfiez-vous de la “liberté d’expression” selon Elon Musk

En Chine Tesla poursuit sans relâche les citoyens qui osent critiquer la qualité et la sécurité de ses véhicules, frappés par un nouveau rappel massif.

Vous trouviez la vision libertarienne de Elon Musk de la liberté d’expression un brin naïve ? L’entrepreneur qui est sur le point de racheter Twitter, compte réaliser le plein potentiel du réseau sur ce plan en réduisant vraisemblablement la modération et en particulier en mettant fin aux exclusions définitives des comptes les plus polémiques. Des voix comme Alex Jones et même Donald Trump pourraient ainsi revenir sur Twitter.

Ces changements inquiètent ceux qui justement appellent à un réseau social plus policé, et respectueux des sensibilités de chacun. Ils ont déjà conduit les autorités européennes à lancer un avertissement. Bien sûr, Elon Musk devra se confronter à la réalité – il risque d’apprendre justement beaucoup de choses sur la nature de la liberté d’expression, et la nécessité, parfois, d’une modération justement très active pour éviter des dérives…

Critiquer Tesla expose les clients chinois à des actions en justice

Et on ne s’y trompe pas : ce rachat cache probablement d’autres motivations distinctes de la défense de la liberté d’expression. Néanmoins, il y a quelque chose de très paradoxal entre ce discours très libertarien et la réalité de l’action des entreprises qu’il dirige. Exemple avec Tesla en Chine. Le constructeur vient en effet de faire l’objet d’un énième rappel de 127 785 unités de Model 3.

Rappel qui a suscité pas mal de critiques dans un pays qui n’est normalement pas réputé pour la liberté d’expression. L’un des problèmes à l’origine du rappel touchait les freins. De nombreux chinois ont accusé la firme d’avoir ainsi indirectement causé des accidents graves. Ce qui a poussé Tesla à réagir avec fermeté contre cette vague de critiques

La firme a ainsi porté plainte contre deux de ses clients et un influenceur, et s’en prend désormais à un grand patron de groupe télécom – qui a osé défendre une cliente. Cette dernière, Zhang Yazhou, avait décidé d’exprimer sa colère contre le constructeur le 19 avril 2021 en marge du salon Auto Shanghai. Pour se faire entendre, la cliente était montée sur le toit d’une Tesla en exposition avec un T-Shirt portant les mots “les freins ne fonctionnent pas”.

Zhang Yazhou accuse les problèmes de freins des Model 3 chinoises d’avoir causé un accident grave impliquant son père deux mois plus tôt. La réponse de Tesla, plutôt hautaine, a été de complètement réfuter les affirmations de Zhang Yazhou, présentées comme une action organisée dans le but de nuire à l’image de Tesla – tout en ajoutant que la firme ne répondrait à aucune “demande déraisonnable”.

Cette réponse a suscité de vives réactions en Chine, jusqu’au PDG de CCTime Xiang Ligang. Ce dernier a ainsi “exprimé sa colère et frustration face à l’arrogance de Tesla […] et la communication avec le clients qui manquait de professionnalisme” comme le rapporte Global Times. Ce qui lui a valu d’être lui aussi trainé en justice par le constructeur.

Lire aussi – Tesla : vous n’allez pas aimer le coût de la panne

Pour cela, Tesla n’hésite d’ailleurs pas à user du système juridique chinois. Xiang Ligang sera traduit comme les autres personnes accusées devant la Cour de l’Internet de Beijing, spécialisée dans toutes les affaires civiles en première instance, découlant d’actions sur le web.

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1 commentaire
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  1. Lecteur régulier de votre site, je suis choqué par votre traitement de l’affaire Twitter. Après un article à charge sur Elon Musk (https://www.presse-citron.net/elon-musk-depasse-t-il-les-bornes/), en revoilà un nouveau. Son crime ? Défendre la liberté d’expression, ce qui a vraiment l’air de terroriser les médias.

    La vraie raison : avec Musk, Twitter va essayer de redonner la parole à ceux que les élites détestent, par exemple Donald Trump, que vous citez nommément comme s’il était l’incarnation du mal. Qu’on l’aime ou pas, il a été élu et n’a pas à être blacklisté. Et cela pour créer quoi ? Un réseau social “policé” et “respectueux des sensibilités” ? Pouvez vous préciser ce que vous entendez par là ? Vous voulez dire où seules les opinions politiquement correctes sont autorisées, j’imagine ?

    Bref, avant d’appeler à la modération des autres, Presse-Citron devrait balayer devant sa porte en modérant ses propres articles. Un discours plus factuel et un peu moins engagé serait le bienvenu.

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