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Edward Snowden réagit au scandale Pegasus : « on est tous visés »

Le lanceur d’alerte a comparé les récentes découvertes sur le logiciel « Pegasus » avec l’affaire des écoutes de la NSA.

« NSO Group n’est que la partie visible d’un secteur complet et très développé […] Il y a énormément d’argent en jeu », déplorait le spécialiste Baptiste Robert, dans un article publié aujourd’hui dans le journal L’Express. L’affaire des 50 000 contacts victimes du programme de cyber-espionnage « Pegasus » va continuer de percer ses mystères tout au long de la semaine et voilà qu’Edward Snowden, le lanceur d’alerte à l’origine de l’affaire des écoutes de la NSA, vient de réagir dans une interview accordée à The Guardian.

L’homme, devenu un représentant de la lutte contre la cybersurveillance et l’espionnage numérique aux yeux du grand public, n’a pas hésité à comparer le logiciel Pegasus de la société israélienne NSO Group, avec ses travaux de 2013 sur la NSA (National Security Agency). « C’est une industrie qui ne devrait pas exister », commentait-il face au programme qui s’est infiltré dans les smartphones de nombreux journalistes, militants, chefs d’État et autres diplomates.

« C’est partout. On est tous visés. […] Si vous ne faites rien pour arrêter la vente de cette technologie, ce ne sera pas seulement 50 000 cibles. Ce sera 50 millions victimes, cela se produira beaucoup plus rapidement et aucun d’entre nous ne s’y attend » ajoutait-il. L’heure de freiner cette prolifération serait imminente, mais l’univers de la cybersécurité et de l’espionnage informatique n’a jamais répondu aux règles conventionnelles, comme le commentait si bien Jérôme Fenoglio, directeur du journal Le Monde :

« Les entreprises de ce secteur, comme les États qui font appel à leurs services, assurent que les risques sont infimes, les usages encadrés, les engagements respectés. Depuis des années, les doutes sont balayés au nom de l’intérêt supérieur des sécurités nationales, et de la lutte contre le terrorisme ou le crime organisé ».

Moratoire international

Par le biais d’une discussion en visioconférence, Edward Snowden répondait aussi à une question du journaliste anglais concernant le pouvoir des particuliers dans cette affaire. En question : la possibilité ou non d’échapper, en 2021, à ces programmes récupérant l’ensemble des données de notre smartphone jusqu’à nos photos, nos messages, notre géolocalisation.

Pour y répondre, le lanceur d’alerte et informaticien comparait l’industrie aux armes nucléaires. Il utilisait la question rhétorique : « que peuvent faire les gens pour se protéger des armes nucléaires ? », avant d’ajouter : « il y a certaines industries, certains secteurs, contre lesquels il n’y a aucune protection, et c’est pourquoi nous essayons de limiter la prolifération de ces technologies. Nous n’autorisons pas un marché commercial des armes nucléaires ».

La solution, forcément, serait un moratoire international sur la commercialisation de telles technologies ne reculant devant aucun appareil électronique,  aussi discrètes qu’efficaces. Cela dit, les révélations des 17 titres de presse derrière l’organisation Forbidden Stories font état d’une vingtaine de gouvernements clients, une vente de logiciel normalement vérifiée par l’État d’Israël, ainsi qu’une utilisation exclusive dans la surveillance terroriste et criminelle.

« Contrairement à ce qu’affirment NSO Group comme ses clients, il n’existe quasiment aucune forme de contrôle sur l’utilisation qui est faite de Pegasus, une fois le dispositif déployé. Les opérateurs pris en flagrant délit voient, au pire, suspendre leur accès, quand leurs actions ont déclenché un scandale mondial, comme dans le dossier de l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi », indiquait le Directeur du Monde dans un éditorial.

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Par : Bitdefender
2 commentaires
2 commentaires
  1. Vu l’insistance chronique du pseudo gouvernement à pousser la population entière à s’équiper de la version numérique du passeport sanitaire, on a le droit de se poser la question du back-door installé sur nos GSM…

    La question de la sécurité n’a pas été éludée par le sinistre (ce n’est pas une faute) de la santé…

    1. Je ne pense pas qu’il y ait de backdoor mais ce qui est absolument certain, c’est que si les Français laissent passer cette folie, ça nous amènera au crédit social. Je reste optimiste, je ne pense pas que cet ausweiss aura un grand avenir dans notre pays. Beaucoup de vaxed n’en veulent pas

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