En visite à Marseille au congrès des pompiers de France samedi, le Président de la République a annoncé l’expérimentation d’une plateforme unique rassemblant tous les numéros d’urgence pendant deux ans. L’objectif : évaluer la « méthode la plus efficace » pour répondre aux situations d’urgence.
« Dans notre pays qui adore les débats théoriques nous allons essayer le chemin du pragmatisme, et peut-être que nous inventerons collectivement une solution à laquelle nous n’avions pas pensé » a déclaré Emmanuel Macron. Ainsi, « trois types de plateformes regroupant numéros d’urgence et permanence des soins » seront testées « dès le début de l’année prochaine » a-t-il précisé.
Le 112 version 2.0, comment ça marche ?
Un numéro d’urgence commun, cela ne vous dit rien ? La fédération des sapeurs-pompiers, elle, espère que « cette expérimentation débouche sur la mise en place du 112 », un numéro d’appel d’urgence déjà largement utilisé en Europe.
Cette fédération espère donc que ce 112 sera le numéro unique d’appel d’urgence en France, « complété d’un numéro d’accès aux soins non urgents, le 116 117, numéro européen utilisé depuis 2017 par trois régions françaises, géré par les Samu et les médecins libéraux ».
Emmanuel Macron a détaillé les objectifs concrets de la mise en place d’une telle plateforme. « Temps de réponse, qualité d’accompagnement des usagers, prise en charge des victimes, prise d’un premier appel au titre du ‘débruitage’, et bascule vers une plateforme d’envoi des moyens, nous évaluerons méthodiquement au bout de deux ans quelle est la solution la plus efficace » a-t-il précisé.
Le 113 fout la m*****
Ce n’est pas la première fois que les politiques émettent l’idée d’un numéro d’urgence unique. Fin 2019, un rapport parlementaire avait plaidé pour la mise en place du 113, un numéro d’urgence unique qui serait complété par un autre numéro « dédié aux secours et à la sécurité ». À l’époque, ce dispositif était loin de faire l’unanimité dans le corps médical. Plus récemment, en mai 2021, plus de 200 personnels de santé ont même signé une tribune pour s’opposer à un tel projet. Invité de BFMTV, Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France déclarait :
Le numéro unique, c’est séduisant sur le papier, mais on voit bien que derrière l’appel qu’on fait pour des services de secours, ce n’est pas la même démarche que pour un service d’urgence pour un problème médical. L’avantage de la régulation médicale quand vous faites le 15, c’est que c’est un médecin qui décroche, c’est un médecin qui vous prend en charge et lance les secours en ayant déjà un prédiagnostic, ce qui n’est pas le cas d’autres plateformes.
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