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En Afrique, le coronavirus accélère la transition vers les paiements mobiles

Le cash fait partie des facteurs de propagation du coronavirus. En Afrique, gouvernements et startups misent sur la dématérialisation des paiements.

L’Afrique possède la plus grande part de population non bancarisée au monde, et cette situation est un véritable atout dans la transition vers les paiements dématérialisés. Depuis la semaine dernière, l’épidémie à coronavirus a entraîné les banques centrales et des startups à accélérer les changements en matière de transactions. Safaricom, l’un des principaux opérateurs télécoms africains, a fait du Kenya l’un des pays les plus avancé sur l’utilisation des paiements mobiles.

Face à la crise sanitaire actuelle, le paysage fintech a une carte à jouer de taille. Partout autour du monde, et bien évidemment en France, l’utilisation des pièces et des billets est remise en question. Au sein de l’hexagone, le Gouvernement se veut rassurant, mais pour l’Organisation mondiale de la Santé, il s’agit bien d’un moyen de propagation du virus, auquel il faudra faire attention. Coup d’œil aujourd’hui sur l’Afrique, et ses mesures actuelles.

Une véritable politique monétaire

L’épidémie à coronavirus actuelle est une crise sanitaire majeure, et forcément, elle découlera sur une crise économique et financière de taille. Que ce soit la BCE en Europe, ou la FED aux États-Unis, les banques centrales veulent dès aujourd’hui limiter les dégâts, et rassurer. Des milliards d’euros et de dollars ont déjà été investis.

En seulement une semaine, le nombre de pays touchés par la pandémie au COVID-19 est passé de 5 à 30 en Afrique, selon l’Organisation mondiale de la Santé. L’OMS alerte d’une « évolution extrêmement rapide », notamment en Afrique du Sud, qui correspond à l’heure actuelle à 45 % des cas recensés sur le continent. De façon tout à fait honorable, différents pays ont pris compte de la finance numérique pour endiguer la propagation du virus.

OMS Coronavirus Afrique
© Organisation mondiale de la Santé (données au 25 mars 2020)

La première des mesures prises en Afrique vient des banques centrales. Au Kenya, le leader des opérateurs télécom Safaricom et son outil de microfinancement et de transfert d’argent par téléphone M-Pesa a mis en place une dispense des frais lors des transactions pour des virements de moins de 1 000 shillings kenyans (un peu plus de 8,5 €), et ce pendant une période de trois mois.

Dans un communiqué de presse, Safaricom explique que la banque centrale du Kenya lui aurait demandé « d’explorer les moyens d’approfondir l’utilisation des paiements mobiles pour réduire le risque de propagation du virus ». Au sein du pays, le groupe possède plus de 32 millions d’abonnés. Selon nos confrères de Tech Crunch, il y aurait donc 60% de la population du pays qui aurait accès aux paiements mobiles.

Au Ghana, les mesures gouvernementales sont sensiblement proches. La banque centrale locale est même allée encore plus loin, en établissant une directive aux aires de véritable politique monétaire. Elle a exigé que les acteurs locaux, fournissant des services de portefeuille numériques, rendent leurs transactions gratuites pour un plafond de 100 Cédi, soit 16 euros.

La fintech locale se développe

Aux côtés des mesures politiques, de nombreuses startups profitent de la situation actuelle et de l’appui des gouvernements pour développer des solutions. En Afrique du Sud, Katlego Maphai, le PDG de la jeune pousse Yoco, est optimiste : « c’est l’occasion de commencer à favoriser l’adoption du sans contact », déclarait-il à Tech Crunch. Son entreprise travaille avec plus de 80 000 clients pour leur développer des services de paiements numériques. A ce jour, elle est l’objet de plus de 500 millions de dollars par an, déjà.

L’épidémie à coronavirus a rendu le paiement sans contact avec nos cartes bancaires comme un geste indispensable pour éviter toute propagation. Yoco propose son propre terminal de paiement, et a appelé ses partenaires à faire en sorte d’encourager leurs clients à passer par cette méthode de transaction, dont les terminaux peuvent lire la puce NFC d’un smartphone relié à un portefeuille numérique. En même temps, Yoco travaille sur d’autres services de paiement à distance, tel qu’un tout nouveau système de lien sur internet permettant de régler ses achats.

Au Nigéria, une entreprise similaire du nom de Paga influence aussi la transition. Selon son PDG Tayo Oviosu, les changements en vue de la situation sanitaire actuelle sont très radicaux. « Nous voyons certains magasins dire qu’ils n’acceptent plus d’argent comptant », indiquait-il à nos confrères de Tech Crunch. Un comportement révélateur de l’avance qu’engrangent certains pays du continent.

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