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Entre Amazon et Google, l’ironie d’une course aux énergies renouvelables

Objectif : viser la première place et ses effets d’annonce, quoi qu’il en advienne du véritable bilan écologique.

Amazon a dépassé Google en devenant le plus gros acheteur d’énergie renouvelable. Sur la même durée, ses émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 15 %, notamment avec l’augmentation de ses ventes depuis 2019. Entre les deux géants de la tech, une course pour atteindre la première place des plus gros acteurs du changement, au prix de manipulation des chiffres, et d’une certaine dose d’ironie.

“Je ne pourrais pas être plus fier”

« Je ne pourrais pas être plus fier grâce à toutes les équipes d’Amazon qui continuent de travailler dur, intelligemment et rapidement pour que ces projets soient opérationnels » déclarait Jeff Bezos, le PDG d’Amazon la semaine dernière. Son élocution faisait suite aux dernières publications de la société sur ses investissements en énergie propre et renouvelable, de l’éolien et du solaire.

Cette année, Amazon a atteint les 6,5 GW de capacités de production d’énergie renouvelable, dépassant ainsi Google, à 5,5 GW. Les capacités actuelles d’Amazon parlent lorsque l’on y renvoie au nombre de foyers pouvant être alimentés en électricité pendant un an. Avec les mérites du géant du e-commerce, 1,7 million d’habitations aux États-Unis pourraient pouvoir utiliser de l’électricité propre pendant douze mois.

La puissance d’Amazon ne s’arrêterait pas là, avec de nouveaux projets éoliens en cours de route. En Australie, en France, en Allemagne, en Italie, en Afrique du Sud, en Suède, au Royaume-Uni et aux États-Unis, en tout 26 projets viendraient compléter les différents parcs investis par Amazon, au nombre de 127.

Les ambitions seraient grandes donc, mais les objectifs ne viseraient rien avant 2030, pour la transition complète de l’activité d’Amazon alimentée par de l’énergie renouvelable. Même chose pour l’arrivée à un impact carbone neutre, repoussé à 2040.

Devenir propre en payant, devenir propre en polluant

Dans la réalité des faits, Amazon aura besoin de payer des compensations carbone pour atteindre son objectif en 2040. Une partie de la baisse de ses émissions sera due aux évolutions technologiques et à ses propres infrastructures, mais Amazon continuera à suivre une politique de compensation, plus que de réduction. La même qui permet – à l’inverse – à Tesla de pouvoir revendre ses crédits carbone à d’autres constructeurs pour pouvoir atteindre la rentabilité chaque trimestre.

La compensation ne sera pas la seule face cachée des objectifs d’Amazon. Au moins de juin, l’entreprise a publié son rapport sur le développement durable de l’année 2019, dans lequel on apprenait par exemple que ses émissions de gaz à effet de serre avaient augmenté de 15 % sur l’année, par le simple fait que ses ventes étaient en croissance. Un total de 51 millions de tonnes métriques de CO2 avaient été rejetées, contre 44 millions en 2018 (la première année où Amazon informait de son empreinte écologique en public).

Avec une année 2020 saisissante pour le commerce en ligne, nul doute que cette tendance sera à la hausse une fois encore. Jeff Bezos, de façon individuelle, avait déclaré en février cette année qu’il comptait faire un don de 10 milliards de dollars dans un fonds pour « sauver la planète ». Un geste pour soigner son image d’homme le plus riche de la planète, les choix d’Amazon, et convaincre particulièrement ses employés, loin de partager l’optimisme de la société.

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