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Espace : l’UE mise tout sur les start-up et s’attend à remporter le gros lot

L’Europe veut aller dans l’espace, mais pas avec le secteur public, qui est désavoué par ses pairs au profit des start-up.

Alors qu’il était en visite en Belgique du côté de Charleroi, dans les usines de Thalès et d’Aerospacelab, le commissaire européen en charge du spatial, Thierry Breton, a fait plusieurs déclarations intéressantes, notamment sur l’avenir du secteur en Europe, alors que les start-up sont de plus en plus nombreuses à vouloir rejoindre l’espace.

Mais s’il ne fallait retenir qu’une seule annonce de ce discours du commissaire européen, ce serait sans doute cette phrase, très lourde de conséquences. Selon lui, le vieux continent doit mettre à disposition « des places gratuites sur des lanceurs européens, une fois par an, à des start-up. »

Dans sa globalité, la déclaration de Thierry Breton a été une vraie déclaration d’amour pour les start-up de tous bords, lui qui souhaite que l’Europe, aujourd’hui le deuxième acteur spatial au monde conserve cette position. Le commissaire explique également, en sous-texte, avoir appris des évènements récents.

Une troisième constellation européenne propulsée par le New Space

Il souhaite en effet qu’une troisième constellation souveraine, en plus de Galileo (spécialisé dans les GPS) et Copernicus (photographies de la terre), voit le jour le plus rapidement possible. Cette nouvelle constellation devrait permettre à l’Europe de gérer les communications et la cryptologie. Si l’entreprise d’Elon Musk, Starlink, n’a jamais été citée, elle est la cible directe de cette constellation, qui devrait permettre à l’Europe de reprendre sa souveraineté en ce qui concerne les communications.

Un projet qui est porté depuis des années par le Britannique OneWeb, mais la sortie du Royaume-Uni de l’Europe, ainsi que la fragilité financière de la société, a obligé Bruxelles à revoir ses cartes dans ce domaine. Le vieux continent est donc contraint de se débrouiller seul pour construire une constellation de communications d’urgence.

Car comme l’a expliqué Pétra de Sutter, ministre des communications belge, ce service ne devrait pas être utilisé au quotidien, contrairement à Starlink. Il ne serait activé que dans les zones de conflits, comme actuellement en Ukraine, ou alors dans les zones touchées par des catastrophes naturelles.

Face à autant de beaux projets, l’ESA est aujourd’hui une actrice de premier plan. L’agence spatiale européenne doit en effet « devenir le premier client des start-up », assure Thierry Breton. Un changement de cap qui fait craindre le pire pour les acteurs publics du spatial, qui voient leur fin arriver à grands pas.

Le secteur public doit investir « massivement » dans les start-up

En France, le CNES (centre national des études spatiales) s’est déjà mis en grève au cours du mois dernier pour alerter sur sa situation et sa dépendance de plus en plus grande du secteur privé. Alors que le monde du public veut gérer des projets d’envergure, Thierry Breton assure lui vouloir « faciliter l’accès au capital des start-up, pour que l’innovation puisse se faire ». 

Il rappelle ainsi que l’Europe a déjà mis plus d’un milliard d’euros sur la table pour aider les jeunes entreprises spatiales à se développer. En France, c’est le projet France2030 qui sert de fonds d’investissement pour les sociétés de l’hexagone. Récemment ce dernier a récompensé HyPrSpace et Dark, deux sociétés françaises, basées respectivement à Bordeaux et Paris, qui ont toutes deux un projet de microlanceur capable de rejoindre l’espace et d’y amener une charge utile.

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Par : Opera
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