- La Sanef va supprimer les barrières de péage sur les autoroutes A13 et A14 entre Paris et la Normandie d’ici à 2024
- Des portiques en flux libre seront installés
- La façon de payer change
Les automobilistes qui empruntent les autoroutes A13 et A14 entre Paris et la Normandie vont bientôt pouvoir circuler sans s’arrêter au péage. La société Sanef, qui gère ces axes, a annoncé la mise en place du “flux libre” d’ici à 2024.
L’entreprise souhaite remplacer les actuelles barrières par des portiques équipés de capteurs et de caméras, qui détecteront le passage des véhicules et leur catégorie. Le paiement se fera automatiquement pour les abonnés au télépéage, ou à posteriori pour les non-abonnés, via Internet, téléphone ou bornes.
Ce projet, qui coûtera 122,1 millions d’euros selon le Journal officiel, vise à fluidifier le trafic et à réduire les émissions de CO2. En effet, les cinq péages situés sur les 210 kilomètres de réseau entre Paris et Caen sont souvent source d’embouteillages et de pollution. Selon la Sanef, les 270 000 usagers quotidiens de ces autoroutes gagneront en moyenne 10 minutes de temps de parcours et économiseront 2 litres de carburant par trajet.
La Sanef n’est pas la première société autoroutière à expérimenter le flux libre en France. D’autres axes ont déjà adopté ce système, comme l’A4 (Boulay-Varize), l’A10 (Tours Nord) ou l’A837 (Tonnay Charente). Mais il s’agit du premier tronçon complet entre deux grandes agglomérations à passer au flux libre. D’autres projets sont en cours, comme celui de l’A69 entre Toulouse et Castres.
“L’autoroute en flux libre est une vraie réponse au besoin de fluidité sur un axe à fort trafic, et de modernisation vers une mobilité durable” peut-on lire sur le communiqué de presse de la Sanef.
Les autoroutes en flux libre : la France à la traîne ?
Le flux libre est déjà largement répandu en Europe, notamment en Italie, en Espagne ou au Portugal. Il présente des avantages pour les usagers, qui gagnent du temps et du confort, mais aussi pour les sociétés autoroutières, qui réduisent leurs coûts de maintenance et de personnel. Toutefois, il pose des questions sur la sécurité, le respect de la vie privée ou la lutte contre la fraude.
En effet, le flux libre implique une surveillance accrue du réseau par des caméras et des capteurs, qui peuvent être perçus comme une atteinte à la liberté de circulation. Par ailleurs, il nécessite une adaptation des usagers, qui doivent s’informer sur les modalités de paiement et respecter les limitations de vitesse sous les portiques. Enfin, il requiert un contrôle efficace des véhicules en infraction, qui peuvent être sanctionnés par des amendes ou des poursuites judiciaires.
Comment allez-vous payer aux péages sans barrières ?
Justement, le paiement est l’objet de toutes les interrogations. Comment payer s’il n’y a plus de barrières ? Il existe deux cas de figure.
Si vous êtes déjà abonné au télépéage, vous n’aurez rien à changer à vos habitudes. Votre badge sera détecté par les capteurs des portiques et votre compte sera débité en fonction de votre trajet. Vous pourrez consulter vos factures en ligne ou sur l’application de votre opérateur.
Si vous n’êtes pas abonné au télépéage, vous aurez plusieurs possibilités pour payer votre passage. Vous pourrez vous enregistrer à l’avance sur le site internet de la Sanef ou sur l’application Sanef&Vous, en renseignant votre plaque d’immatriculation et votre moyen de paiement. Vous recevrez alors un code de confirmation par SMS ou par e-mail.
Vous pourrez aussi vous enregistrer après votre passage, dans un délai de 10 jours, en utilisant le même service.
Si vous ne souhaitez pas payer en ligne, vous pourrez utiliser votre téléphone pour appeler le numéro indiqué sur les panneaux ou sur votre ticket de péage. Vous devrez alors communiquer votre plaque d’immatriculation et votre numéro de carte bancaire. Vous pourrez aussi vous rendre sur une borne de paiement, située sur ou hors du réseau autoroutier. Vous devrez alors scanner votre ticket de péage ou saisir votre plaque d’immatriculation et régler par carte bancaire ou en espèces.
Que se passe-t-il si vous ne payez pas ?
Si vous ne payez pas votre passage dans les 10 jours qui suivent, vous serez considéré comme un fraudeur. Vous recevrez alors un avis de paiement par courrier, qui vous demandera de régler le montant du péage majoré d’une amende forfaitaire de 20 euros.
Si vous ne payez pas dans les 30 jours qui suivent la réception de l’avis, vous serez passible d’une amende de 75 euros. Si vous persistez à ne pas payer, vous pourrez être poursuivi en justice et risquer une amende de 375 euros.
Reste à voir maintenant si les travaux, qui ont débuté le 9 mai 2023, ne vont pas avoir une incidence sur les prix des péages, déjà en hausse en 2023 malgré une crise économique qui frappe les automobilistes, et malgré les excellents résultats financiers des compagnies autoroutières.
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Wow, sur font de “fluidité”, une nouvelle méthode pour se rincer sur des amendes, y a pas a dire, les autoroutes redoublent d’imagination pour nous faire payer toujours plus (et se débarrasser d’employés en même temps). Sur le papier c’est pas bête mais les méthodes de paiement sont un peu what the fuck quand même…
C’est interessant comme concept… On vous propose un système de paiement opaque, puis si vous n’avez pas deviné comment payé (ou oublié, après tout quand on passe le péage, on n’est pas arrivés à destination, il reste de la route…), on vous envoie une lettre non pas pour vous expliquer comment payer, mais pour vous dire que vous être un fraudeur, et qu’il faut donc payer une amende…
C’était trop demander une lettre de rappel (avec les instructions) avant l’amende ?
Et pour les néophites de la technologie, ils font comment pour payer en ligne ? La fameuse borne de paiement, on est censés deviner où elle est ?
Encore un moyen très habile pour détrousser les gens qui ne sont pas à l’aise avec l’outil informatique et les retraités…
Les PV vont pleuvoir au grand bonheur des sociétés privées..