Google ne cesse de faire évoluer son navigateur Chrome. Et parmi les mises à jour sur lesquelles il travaille, il y a Manifest V3. Ce nom ne vous dit peut-être rien. Mais quand Manifest V3 sera déployé, celui-ci risque d’avoir un impact important sur votre expérience de navigation, si vous utilisez Google Chrome avec un adblocker.
Préparé pendant plusieurs années par la firme, il s’agit du nouvel écosystème pour les extensions Chrome qui, selon Google, est plus sécurisé, plus performant, et plus respectueux de la vie privée de l’utilisateur par rapport à la version actuellement en utilisation.
Mais Manifest V3 inclut aussi des changements qui vont impacter sur le fonctionnement des extensions Chrome de blocage de publicités. Contrairement à ce que certains développeurs craignaient, la mise à jour ne va pas tuer les adblockers. Cependant, elle risque de limiter la capacité de ces extensions à bloquer les pubs.
Une histoire de règles
En substance, les adblockers fonctionnement généralement en instaurant une liste de règles sur le navigateur de l’utilisateur. Ce sont ces règles qui permettent de bloquer les pubs. Et comme l’explique le AdGuard, le développeur d’un bloqueur de publicités, Manifest V3 limite le nombre de règles à 30 000 par extension et à 330 000 pour l’ensemble des extensions utilisées sur le navigateur.
Mais malgré ces nouvelles restrictions, les adblockers continueront d’exister. AdGuard, au mois d’août, a par exemple annoncé le développement de son prototype basé sur Manifest V3.
“[…] nous y avons fait face, bien sûr, et avons prouvé que les bloqueurs de publicités survivront même après l’apocalypse qu’est Manifest V3”, indique le développeur.
Sur ce prototype, si le bloqueur de publicités atteint la limite, une notification est envoyée à l’utilisateur, qui devra se contenter du fonctionnement basique. Mais AdGuard n’exclut pas que son bloqueur de pubs, lorsque les 30 000 règles sont dépassées par l’extension, cesse de fonctionner.
En substance, le développeur a prévu une série de notifications qui s’affiche sur l’écran de l’utilisateur, lorsque l’extension dépasse son quota de règles. Par ailleurs, Chrome va aussi limiter à 5 000 le nombre de règles dynamiques par extension. Celles-ci permettent aux utilisateurs de générer leurs propres filtres pour bloquer les pubs.
Quand la mise à jour sera-t-elle déployée ?
Dans un récent billet de blog, Google a présenté le calendrier du déploiement de Manifest V3 sur Chrome. La firme a décidé de faire une transition en douceur.
Au mois de janvier, sur Chrome 112, la firme de Mountain View pourra commencer à expérimenter la fin de prise en charge des extensions Manifest V2 (la version précédente) sur les canaux Canary, Dev et Beta (en substance, les versions tests de Chrome). Puis, en juin 2023, sur Chrome 115, ces expériences s’étendent à la version stable (donc, celle pour le grand public).
Google demande aux développeurs de compléter leurs transitions vers Manifest V3 avant ces dates, car les extensions Manifest V2 peuvent cesser de fonctionner à n’importe quel moment après celle-ci.
Après, il est à noter que si AdGuard considère cette transition comme une “apocalypse”, d’autres développeurs sont plus confiants. Vivaldi, le navigateur basé sur Chromium (donc, la même technologie que Chrome), a par exemple indiqué que même après cette mise à jour, son adblocker intégré devrait continuer à fonctionner.
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Le business numéro 1 de Google étant la publicité. C’est sûr qu’on imagine assez facilement que le but n’est pas de bloquer les bloqueurs de pub. 🫢😬
Google Chrome est une plaie. En plus on arrive au même résultat qu’il y a 20 ans, où trop de monde développait pour IE en ignorant les navigateurs qui respectaient les standards. Mais là c’est Chrome qui prend la place d’IE et force le marché à s’adapter à ses envies.