Honda fait partie des marques, avec Toyota, Hyundai et la startup Hopium qui parient sur l’hydrogène comme source d’énergie viable et propre pour les voitures particulières. Le constructeur annonce ainsi qu’il se prépare à lancer une version “fuel cell” de son SUV compact CR-V, jusqu’ici uniquement disponible en motorisations essence ou diesel.
Le modèle devrait remplacer le Clarity Fuel Cell, une berline qui était proposée aux Etats-Unis (et exclusivement en Californie) entre 2017 et 2020. Pour ne pas dépendre que de l’hydrogène, Honda intègre tout de même une batterie électrique que le propriétaire peut recharger sur secteur. Cette nouvelle version du CR-V pourra donc, en théorie, rouler uniquement sur batterie.
Pourquoi Honda prépare un SUV en motorisation hydrogène ?
Le redesign du CR-V devrait être assez mineur. Et les détails techniques précis sur la plateforme retenue par Honda sont assez épars. Mais plusieurs sources indiquent que la motorisation est le fruit d’un rapprochement avec General Motors. La cellule qui convertit l’hydrogène en énergie serait une évolution de celle proposée sur le Clarity Fuel Cell.
Sa construction nécessiterait toutefois 80% de platine en moins – un bon point, vu la quantité de métaux rares nécessaire était l’une des principales barrières à une massification de ce type de motorisations. Toutefois, des questions subsistent pour l’avenir : bien sûr, utiliser l’hydrogène après sa production est en soit “propre” vu que la combustion du gaz ne produit que de l’énergie, et de l’eau.
Mais il faut souligner que, en 2022, produire de l’hydrogène reste compliqué, surtout à l’échelle nécessaire à une utilisation de masse. D’autant que cette énergie implique le plus souvent plus de pollution lors de la production ou de l’extraction. Quand elle n’est pas un non-sens en termes de gaspillage énergétique.
L’hydrogène existe à l’état naturel dans les réserves d’énergie fossiles, mais l’extraction se révèle être polluante. Il est également possible de générer de l’hydrogène par hydrolyse, en cassant les molécules d’eau avec de l’électricité. Toutefois, cela revient alors à stocker de l’énergie électrique sous forme d’hydrogène.
Energie qui doit ensuite être retransformée en électricité, avec des pertes en cours de route – pour une efficience globale nettement inférieure au stockage sur batteries. L’utilisation d’algues génétiquement modifiées pour produire de l’hydrogène par photosynthèse est une voie prometteuse pour produire le gaz de façon soutenable, mais il est encore beaucoup trop tôt pour espérer une commercialisation rapide.
Or, une personne qui achète une voiture hydrogène en 2022 est en plus confronté à l’absence d’un réseau de stations suffisamment dense proposant ce gaz. Alors même que l’infrastructure de bornes de charge pour voitures électriques est de plus en plus convaincante…
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