Véritable laboratoire à ciel ouvert, le sport automobile a toujours attiré. Spectaculaire, la Formule 1 est sûrement la compétition sur quatre roues la plus suivie au monde. Alors que les technologies des voitures de demain sont confectionnées dans des monoplaces filant à plus de 300 km/h, le tout devant des centaines de milliers de personnes. Devant ces bijoux de nouvelles technologies, les dix écuries présentent sur la grille tentent autant que possible de protéger leurs découvertes.
C’est par exemple le cas du constructeur allemand Mercedes, qui domine la compétition, avec l’ensemble des titres mondiaux remportés (pilote et constructeur) depuis 2014. Sur la piste 18 autres voitures venant de neuf écuries différentes tentent de battre les « flèches d’argent ». Mais la compétition ne s’arrête pas aux seules limites de la piste. En effet, dans ce monde de plus en plus technologique, les cyberattaques sont légion.
Des attaques classiques
Si ces attaques ne sont pas vraiment différentes de ce que le reste du monde industriel connaît déjà, les écuries sont de cibles préférentielles pour les pirates. Elles essayent alors d’être les plus prudentes possibles, les enjeux derrière leurs technologies étant colossaux. D’après Michael Taylor, qui travaille en tant que directeur informatique pour Mercedes, les attaques sont essentiellement des campagnes de phishing, plus ou moins bien faites.
Les pirates tentent ainsi de récupérer des identifiants et des mots de passe, afin de s’immiscer en douce au sein du système informatique d’une écurie. Les ransomware sont également une menace permanente pour les écuries, bien qu’aucune attaque de ce type n’ait jamais fait parler d’elle pour le moment dans les paddocks.
Un défi technique à chaque course
Avec leurs informations de premier plan, les écuries sont des cibles de premier choix et sont plus vulnérables qu’une entreprise classique. En effet, en voyageant tout au long de l’année en fonction du calendrier de la F1, les écuries ont toujours le pied posé sur deux ou trois continents. Le grand défi est alors de réussir à sécuriser les communications et les échanges de données.
Par exemple, lors du premier grand prix de la saison, qui se tenait au Bahreïn, l’équipe Mercedes avait une partie de son équipe présente au bord de la piste, dans le désert du petit royaume du Moyen-Orient. Puis le reste de l’équipe était divisé entre le siège de l’écurie en tant qu’entité sportive, basée elle à Brackley en Angleterre. Le reste de l’équipe, qui travaille étroitement avec Mercedes est pour sa part logé à Stuttgart au siège social du constructeur.
Cette disposition rend les équipes très fragiles. Elles sont facilement attaquables par des pirates informatiques, qui en réussissant à l’introduire dans un des trois systèmes peuvent ensuite facilement faire le pont vers les deux autres et ainsi collecter des informations ou mettre en place un système de ransomware.
L’avenir de l’automobile étant en jeu dans ces courses, les écuries de Formule 1 n’ont aucun intérêt de faire fuiter la moindre information, que cela soit à leurs concurrents sur la piste, mais aussi, comme c’est le cas pour Mercedes ; les constructeurs rivaux de la firme, qui pourraient profiter des évolutions techniques apportées par la Formule 1 (moteur hybride, biocarburant, turbocompresseur…) afin de les commercialiser sur un modèle de route avant la firme germanique elle-même.
Si vous voulez suivre la Formule 1, vous pourrez retrouver dans cet article toutes les chaînes qui diffusent la compétition.
📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
