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Les communautés privées vont-elles sonner le glas des réseaux sociaux ?

Les réseaux sociaux, pourtant omniprésents, n’ont plus trop la côte. Vers un retour des communautés thématiques ?

Et si les micro-communautés d’intérêts sonnaient le glas des réseaux sociaux ?
(désolé pour le Live raté, ma Freebox s’est mise en PLS pendant la diffusion)

Posted by Presse-citron on Wednesday, October 30, 2019

Nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer ce phénomène relativement récent : le social cooling (ou “refroidissement social”), ce comportement de méfiance et de prise de recul par rapport aux réseaux sociaux, semble gagner du terrain.

Dans mon entourage, il ne se passe pas une semaine sans que je constate qu’une relation Facebook annonce quitter le réseau, voire purement et simplement fermer son compte. Je constate également que nombre de mes “amis” ont disparu des radars et ne publient plus rien, ou alors extrêmement rarement, généralement dans un but et avec un motif très précis.

C’est également mon cas. J’exprime de plus en plus rarement des points de vue personnels sur les réseaux sociaux, me contentant de publications “utiles” à la tonalité très neutre. En fait, cela ne signifie pas forcément que les gens se détournent complètement de Facebook et consorts, mais seulement qu’ils ne s’y expriment plus que très rarement, passant du statut d’acteurs à celui d’observateurs, presque voyeurs. Il y a aussi toute cette masse d’utilisateurs discrets pour qui Facebook, Twitter et Linkedin (pour ne parler que des plus courants) ne sont que des outils de veille parmi d’autres, et qui ont paramétré leurs fils pour en extraire uniquement la substantifique moelle en termes d’informations.

C’est aussi mon cas.

Et puis il y a tous les autres, et notamment les plus jeunes, entre disons 16 et 25 ans, que je vois également adopter une attitude plus prudente vis-à-vis de ce qu’ils exposent sur les réseaux, leur participation se limitant souvent à un Like ou un (rare) commentaire de temps en temps.

Je constate aussi que Twitter, que j’avais abandonné depuis plusieurs années et sur lequel je reviens également en observateur pour ma veille, n’a pas beaucoup évolué dans la typologie de ses utilisateurs, et qu’il semble toujours préempté essentiellement par les mêmes groupes, à savoir les médias, les pros du marketing, les marques, les journalistes et quelques célébrités.

Face à tout ce fatras, on dirait que de nouvelles communautés se forment, davantage autour d’intérêts communs, plus discrètes, voire “secrètes”. Les internautes semblent privilégier les canaux privés pour échanger, souvent en petits nombres, autour de sujets qui les réunissent. C’est ainsi que les messageries privées sont plébiscitées, de Messenger à Telegram en passant par le bon vieux SMS, sans oublier Snap évidemment. En fait d’un côté on réduit son empreinte en publiant des contenus “neutres” politiquement, socialement ou émotionnellement avec des stories, et de l’autre on se retrouve dans des groupes privés, des messageries ou… des jeux en ligne.

Les phénomènes Fortnite ou PUBG en sont une illustration : on se retrouve entre potes pour massacrer joyeusement un ennemi en ligne, ce qui alimentera ensuite des discussions infinies autour d’une pizza-bière. Loin de Facebook. Un peu comme le foot (le vrai ou celui de FIFA-XX). Il y a dix ans, lors de l’annonce du lancement de Google Maps Navigation, et bien avant Waze, j’avais évoqué mon sentiment sur le fait que le GPS pourrait devenir le premier réseau social. C’est aujourd’hui une réalité, justement avec Waze (qui certes appartient à Google mais qui avait déjà prouvé son modèle avant ce rachat), qui rassemble une communauté active autour du voyage et de l’entraide.

On pourrait également parler de la résurgence de la newsletter, avec des startups spécialisées dans ce domaine comme Substack, qui permettent de créer la sienne facilement et rapidement, voire de la monétiser.

On a longtemps pensé qu’avec leur puissance, les grands réseaux sociaux allaient tout absorber, et que toute initiative extérieure était vouée au pire à l’échec, au mieux au rachat. Il semblerait que la donne soit en train de changer, et que les géants d’internet – de par leur gigantisme et malgré leur savoir-faire dans l’exploitation de la data – soient incapables d’aller dans l’hyper-spécialisation qu’attendent les membres de communautés d’intérêt. D’où le succès d’un Twitch par exemple, qui ne doit absolument rien à Facebook.

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  1. Les gens commencent simplement comprendre qu’ils peuvent communiquer entre eux sans aucun intermédiaire à qui demander son autorisation ou qui enregistrera à l’infini toutes leurs communications et ce que font les amis de leurs amis.

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