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L’Europe mise sur l’espace pour gagner son indépendance énergétique

L’ESA vient de publier deux rapports concernant un projet titanesque de production d’électricité par énergie solaire spatiale.

On se demande souvent pourquoi les grandes nations du monde tentent d’aller dans l’espace. Si certains affirment que c’est dans la nature de l’Homme d’aller explorer là où personne n’a encore jamais mis les pieds, ce n’est pas le seul élément de réponse.

En effet, la recherche spatiale est rentable. Si elle ne l’est pas économiquement parlant (du moins pas directement), elle permet de développer des dizaines de technologies qui trouveront, des années plus tard, leur place sur Terre. Si les missions Apollo n’avaient pas été là, nous n’aurions peut-être jamais eu de chaussures avec du velcro, ou de grille-pain.

Énergie solaire spatiale : la solution miracle ?

Mais alors que les expéditions spatiales reprenent de l’ampleur, plusieurs organismes gouvernementaux cherchent à « crédibiliser » ces missions hors de prix, qui sont le plus souvent financées par le contribuable. En ce qui concerne l’Europe, l’ESA vit des participations des pays membres, elle doit donc avoir une certaine cote de popularité pour être subventionnée.

Alors l’ESA s’est mise au travail. Cette semaine, l’agence spatiale vient de rendre ses conclusions concernant la possibilité de produire de l’énergie dans l’espace. Selon Josef Aschbacher, le grand patron de l’ESA, c’est l’une des meilleures solutions pour « résoudre l’un des problèmes les plus urgents pour les populations sur Terre de cette génération ».

Car les plans de l’ESA sont simples. L’agence spatiale européenne veut envoyer des tonnes et des tonnes de panneaux solaires en orbite. Ces derniers vont ensuite transformer leur courant électrique en micro-ondes qui seront captées sur Terre par des antennes spéciales.

25 % de l’électricité européenne avant 2050

Le grand avantage d’un tel système est qu’il permet de se débarrasser des deux plus gros points noirs de l’énergie solaire : la nuit et les nuages. Selon les rapports britanniques et allemands commandés par l’ESA, l’Europe consomme aujourd’hui 3 000 TWh d’électricité par an.

Avec l’installation d’une infrastructure conséquente dans l’espace, l’Europe pourrait se fournir à 25 % d’électricité spatiale. Des chiffres qui ne sont néanmoins pas assez attirants pour lancer un plan de construction à plusieurs milliards de dollars. Car le chantier est titanesque.

Pour arriver à ses fins, l’Europe envisage d’envoyer des dizaines de mégasatellites en orbite géostationnaire autour de l’Europe (à 36 000 kilomètres de haut). Ces satellites seraient 10 fois plus lourds que l’ISS et seront donc un vrai casse-tête à envoyer dans l’espace.

En prenant en compte les lanceurs actuels comme le Falcon Heavy de SpaceX, l’agence Frazer-Nash, à l’origine d’un des deux rapports, estime qu’il faudrait 4 à 6 ans pour qu’un seul satellite arrive en orbite. Afin de rendre ce système d’énergie solaire opérationnel avant 2050, la société franco-britannique explique qu’il faudra multiplier par 200 nos capacités de lancement spatial.

L’énergie solaire spatiale : tout le monde n’est pas séduit

Le pari de l’énergie solaire spatial est donc loin d’être gagné, surtout que cette technologie ne fait pas consensus. Parmi les détracteurs les plus célèbres, Elon Musk. Le patron de SpaceX en personne s’est plusieurs fois prononcé sur le sujet assurant que c’était « l’idée la plus stupide qu’il n’ait jamais vu ».

Une autre voix évoque régulièrement le sujet, c’est celle du physicien Casey Handmer. Pour lui, l’énergie solaire spatiale n’est même pas rentable. Les lancements coûtent beaucoup trop chers, polluent énormément, il n’y aurait donc aucun intérêt à envoyer des panneaux solaires dans l’espace.

« Les pertes de transmission, les pertes thermiques, les coûts logistiques… » autant de raison pour privilégier la pose de panneaux solaires sur son toit ou dans son jardin assure Handmer qui n’arrive pas à trouver l’intérêt économique et énergétique de cette technologie « idéologiquement séduisante ». 

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6 commentaires
6 commentaires
  1. Sans compter que les satellites sont aisément détruits en cas de conflit.
    Idéal pour priver les ennemis de leur énergie.

  2. Du grand n’importe quoi, c’est de la gabegie alors qu’il y a sur terre des enjeux beaucoup plus important comme notamment amener les pays émergents ou sous-développés à réduire leur pollution au niveau des grands pays ! Cela sera beaucoup plus bénéfique pour la planète !!!!

  3. Il faut produire dans l espace. Commencer petit, pour développer une industrie automatisée quasi autonome, pas à pas, à partir des astéroides et cometes.

  4. Et si l’installation est deux fois plus conséquente, ce sera 50% au lieu de 25% et si……
    C’est vraiment du n’importe quoi !

  5. Si vous vous souvenez bien, dans Un James Bond, il faisait une sorte de concentrateur / laser solaire …
    Faire la même chose : soit pour chauffer de l’eau au sol et avec des turbines vapeur produire de l’électricité, soit anéantir l’ennemie qui cherche à vous nuire !!!
    @++

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