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L’inventeur du Segway veut produire des organes à grande échelle

L’inventeur du Segway planche actuellement sur un projet très ambitieux : celui de produire des organes humains à grande échelle pour pallier la pénurie dans ce domaine.

Le Segway, c’est ce fameux petit véhicule électrique monoplace muni d’une simple plateforme avec deux roues parallèles sur lequel l’utilisateur doit arriver à trouver son équilibre. Son concepteur Dean Kamen avait en son temps revendu le concept à James Heselden -qui avait accidentellement perdu la vie aux commandes de l’un des ces engins-  il y quelques années déjà, mais son esprit inventif ne semble pas s’arrêter là.

En effet il vient d’annoncer son projet de produire et fournir des organes humains à grande échelle. Pour ce faire, il envisage d’édifier d’immenses laboratoires pouvant créer et dupliquer des organes afin de pouvoir les transplanter à des patients dans le besoin, qui sont sur une liste d’attente parfois depuis plusieurs années.

Cette idée n’en est qu’à ses balbutiements et le parcours est encore long avant qu’elle ne soit réellement opérationnelle. Cela commencera par la construction de prototypes de machines capables de gérer ce type de production bien particulière.

Le domaine médical est loin d’être une simple lubie pour l’inventeur du Segway

L’entreprise de Kamen est par ailleurs très prolifique en inventions et compte à son actif plus de 440 brevets américains et étrangers. Certaines de ces inventions ont trait au milieu médical, donc le nouveau projet de l’inventeur n’est pas une lubie passagère. Il avait d’ailleurs reçu en 2016 une subvention de 80 millions de dollars du Département de la défense grâce à laquelle il a lancé l’Advanced Regenerative Manufacturing Institute (ARMI), un organisme à but non lucratif permettant de relier 170 structures du milieu médical pour mettre en commun leurs ressources et leurs recherches.

BioFabUSA est une branche de l’ARMI dédiée à la construction des futurs laboratoires où seront fabriqués les organes. Elle bénéficie actuellement plus de 300 millions de dollars de financement pour mener à bien ce programme.

A noter que l’entreprise de Kamen n’est pas la seule à mettre en place des recherches dans ce domaine. En effet des chercheurs de l’université de Tel-Aviv ont déclaré en avril 2019 avoir imprimé pour la première fois un cœur humain grâce à la Bio-impression. Celle-ci est comparable à l’impression 3D sauf que la matière première utilisée n’est pas le plastique, mais des matériaux biologiques.

Son idée n’a pas encore été approuvée par la FDA – Food and Drug Administration – et il faudra encore plusieurs années pour que ce projet se concrétise. Il souhaite d’ailleurs ne pas se limiter à la fabrication d’organes, mais projette également de fabriquer d’autres parties du corps comme des tendons ou de ligaments.

Ce projet de culture d’organes est présenté comme une réponse à la pénurie actuelle et il pourrait potentiellement faire diminuer les trafics dans ce domaine. Mais cela pose aussi la question de la déontologie médicale. Les lois bioéthiques, particulièrement en France, créent des limitations strictes et posent le principe de l’indisponibilité du corps humain. Des exceptions sont toutefois prévues par le législateur notamment concernant notamment le don d’organe. Au-delà des fantasmes populaires et de l’image véhiculée par le film Matrix avec ses fermes de culture d’êtres humains, la question du corps humain et de son utilisation sous forme de production à grande échelle promet des débats très animés avant de se concrétiser.

L’évolution de la société et le législateur viendront certainement en aide afin de trouver le plus juste équilibre pour répondre à un véritable problème de carence tout en respectant l’éthique médicale en la matière.

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