Si vous deviez choisir, préfériez-vous voir vos données de santé piratées, votre compte bancaire vidé, vos photos intimes dévoilées ou votre identité usurpée ? À chacun de ces risques son lot d’angoisse… amplement justifié. En 2022, 4 Français sur 10 ont déjà été victimes d’un piratage informatique.
Une enquête Ifop pour le compte de Galeon, consultée en avant-première par Presse-citron, vient mettre en avant plusieurs chiffres et statistiques intéressantes sur le rapport des Français face aux risques informatiques, quelques jours après la fuite de données de 510 000 personnes affiliées à l’Assurance maladie.
La sensibilité de chacun conjecture vers une seule et même tendance (hausse de l’inquiétude de 9 points en 3 ans) mais des disparités existent en fonction des générations, du sexe, voire parfois des idéaux politiques. Un classement, ressortant de l’étude, met en exergue l’extrême sensibilité face à certains risques et la sous-estime d’autres défis pourtant d’intérêts publics.
Les craintes les plus importantes chez les Français
Ressortant de l’étude, 11 profils de risques de piratage ont alerté les Français à des degrés assez disparates. Nous retrouvons la peur du vol de données bancaires en première position, suivie du vol d’argent et du risque d’usurpation d’identité.
Moins en alerte, les Français ne se montrent pas aussi inquiets face aux vols d’historique de navigation web, d’identifiants des réseaux sociaux et d’accès aux conversations privées. Il faut dire que certains risques touchent les générations de façon plus inégales que le risque bancaire.
Le meilleur exemple à ce sujet concerne la peur que nos photos intimes et dénudées soient publiées aux yeux de tous. Chez les 18-24 ans, qui se sentent principalement concernés, 63% se disent inquiets contre 34% chez les 35 ans et plus.
De surcroît, le vol de données médicales inquiète moins que vol de nos identifiants de nos réseaux sociaux, avec une différence de 13 points de pourcentage entre les deux. Mais le classique piratage de l’accès à votre ordinateur fait toujours aussi peur, arrivant en quatrième position au classement, devant l’accès aux réseaux sociaux.
Quels sont les Français les plus inquiets ?
Dans la dimension sociale de l’étude, la “cyber-angoisse” française en 2022 montre que les femmes se sentent plus inquiétées que les hommes sur les risques de cyberattaques et de détournement des données, à 97% contre 89%.
À même de débloquer des budgets pour la cybersécurité de leur entreprise, les cadres ressortent plus inquiets et concernés que les employés sur la question, et le public des jeunes de 18 à 24 ans est la génération où l’inquiétude est la moins forte. 16% des personnes qui pensent que les risques sont très élevés sur ces questions sont des jeunes, contre 38% pour les 35-49 ans et 36% pour les 65 ans et plus.
Dans une tout autre dimension, politique cette fois-ci, des disparités se prononcent de façon très forte. Ainsi, l’électorat d’Eric Zemmour est bien plus inquiet des risques informatiques pour le résultat des élections présidentielles que l’électorat d’Emmanuel Macron. 36% des répondants inquiets se disent vouloir voter pour le premier candidat mentionné contre 9% pour le second.
Des secteurs et des solutions sous-estimés
Galeon, qui a commandé l’étude à l’Ifop, est une société qui développe un service de partage d’informations sécurisées grâce à la blockchain pour le domaine médical. Parmi son lot de questions, plusieurs gravitaient autour des données de santé et notamment des cyberattaques sur les hôpitaux.
730 ont été enregistrées en France en 2021. Très peu de Français en ont conscience. D’après une question sans proposition de choix de réponses, 83% des répondants sous-estimaient le nombre. 56% pensaient même que moins de 100 cyberattaques avaient eu lieu. Seulement 15% répondaient un chiffre supérieur à 730.
Les hôpitaux font même partie des acteurs dans lesquels les Français ont le plus confiance pour leurs protections sur internet (79%). La sécurité sociale suit de près, à 78%, alors que les banques n’agrègent que 73% des interrogés. Les réseaux sociaux sont les derniers, alors que seulement 18% des Français ont confiance sur ces plateformes pour leurs données personnelles.
Quelles solutions ? L’étude montre qu’une part presque entière des seniors (99%) voient en leur choix politique aux prochaines élections un moyen de renforcer la protection numérique des organismes publics, des collectivités locales et des hôpitaux. Récemment à Paris, le “Campus Cyber” a ouvert sur fond de calendrier politique.
À l’inverse, dans les avancées technologiques, rares sont les Français à connaître et voir des avantages dans la blockchain et son principe décentralisé et sécurisé. 70% des répondants disaient ne pas connaître et avoir entendu parler du concept. 23% disaient en avoir entendu parler, mais seulement de nom. Le sujet fait pourtant partie des plus importants du moment, tant il est question du futur du web 3.0.
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