Passer au contenu

Plus grave que prévu, le cyber-espion Pegasus touche 5 ministres français

À ajouter à la longue liste des journalistes, militants et chefs d’entreprises, en plus du président Emmanuel Macron.

Plusieurs semaines de silence après les dernières déclarations du gouvernement sur l’affaire du logiciel Pegasus, de nouvelles révélations de Mediapart arrivent et montrent une situation aggravée. La semaine dernière, le média français a indiqué de sources concordantes que cinq ministres français actuellement en activité avaient été espionnés par le logiciel malveillant entre 2019 et 2020. L’analyse aurait révélé « la présence de marqueurs suspects ».

Des ministres surveillés par Pegasus

En plus du président de la République, pour qui la probabilité de cyber-espionnage de son smartphone par Pegasus est forte, cinq ministres français sont concernés. Il s’agit de Jean-Michel Blanquer (Éducation nationale), Jacqueline Gourault (cohésion des territoires), Julien Denormandie (agriculture), Emmanuelle Wargon (logement) et Sébastien Lecornu (outre-mer).

L’Elysée a refusé tout commentaire « sur des inspections en cours et qui nécessitent un travail long et complexe ». Mediapart explique que plusieurs ministères concernés ont préféré renvoyer les demandes des journalistes vers le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), qui mène lui aussi son enquête. Cela dit, l’instance n’a souhaité faire de commentaire.

Pegasus, le logiciel espion le plus redoutable du moment, est commercialisé par la société israélienne NSO Group. Depuis sa commercialisation aux états – réservé à une utilisation dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité – il fait l’objet de doutes et de scandales.

Le dernier – et plus important – en date concerne la publication d’une liste de 50 000 numéros de téléphone parmi lesquels des journalistes, militants d’ONG, avocats et personnalités politiques, par l’organisme Forbidden Stories, à la mi-juillet 2021. À ce moment, les plus anciennes révélations sur les déboires de l’utilisation du logiciel cyber-espion se confirmaient.

Quelles mesures en France ?

Avant l’article publié par Mediapart, l’actualité autour du logiciel Pegasus en France était en sourdine. Depuis le 22 juillet, le gouvernement n’avait pas pris la parole ni publié de communiqué à ce sujet. « Elle semble indiquer l’embarras diplomatique suscité par le scandale qui met en cause un pays ami de la France, le Maroc », notaient Fabrice Arfi et Ellen Salvi de Mediapart.

Le SGDSN avait organisé une réunion de crise à ce sujet quelques heures après les révélations, mais rien n’est ressorti en suivant. L’enquête serait toujours en cours. Entre temps, pour les experts de l’Organisation des Nations Unies (ONU), un moratoire sur les logiciels espions fût demandé en août.

« Il est à la fois très dangereux et irresponsable de laisser le secteur des technologies de surveillance et leur commercialisation opérer dans une zone où les droits humains ne s’appliquent pas », écrivaient-ils dans un rapport. Après le scandale, va-t-on enfin réguler les technologies de cybersurveillance ?

📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Cliquer pour commenter
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *