TikTok est rapidement devenu le principal rival de Meta, alors que son application fait de l’ombre à Instagram et Facebook. Dans un article publié ce jour, le Washington Post dit être en mesure de pouvoir affirmer que le groupe de Mark Zuckerberg a payé l’une des plus grandes sociétés de conseil américaines appelée Targeted Victory, dans le but de mener des actions pour saper l’image de TikTok.
Le journal s’appuie sur des documents internes transférés par emails, dans lesquels des contrats avec la société permettraient à la maison mère de Facebook de commander des articles à charge envers TikTok, faire du lobbying, et détourner l’attention de tous sur la question de Meta “en matière de vie privée et de stratégie antitrust”.
Contactée, Targeted Victory s’est contentée de signaler qu’elle travaillait avec le groupe de Facebook depuis longtemps et que son équipe était “fier du travail accompli”. Mais en interne, le Washington Post apprenait que l’entente avec Meta s’attachait à ce que les actions de la société de conseil martelant TikTok permettent de détourner le regard des membres du Congrès sur le dossier Meta.
Le but était de positionner TikTok comme “la véritable menace” pour le public américain. TikTok, selon des documents internes dévoilés par la lanceuse d’alerte Frances Haugen, arrive à garder ses utilisateurs “2 à 3 fois plus longtemps” que sur Instagram. Un moyen de se rendre compte du poids du rival chinois et de l’intérêt du groupe de Facebook à essayer de salir son image.
Saper l’image de TikTok
Pour satisfaire le projet de Meta, Targeted Victory aurait exploité plusieurs points sensibles du dossier TikTok. Tout d’abord d’un point de vue politique, la société se serait employée à rappeler la menace de l’espionnage chinois derrière ByteDance. Pour l’image de l’application aux yeux du grand public, ils auraient cherché à motiver la couverture médiatique autour de tendances mises en avant par TikTok de vidéos aux actions dangereuses.
Le journal explique alors que sans le travail de l’ombre de Targeted Victory, TikTok n’aurait pas autant soulevé de critiques dans des articles de médias locaux du Massachusetts, du Michigan, du Minnesota, du Rhode Island et de Washington, D.C.
Les journalistes mentionnaient aussi des propos du sénateur Richard Blumenthal, qui écrivait une lettre pour signaler que l’application avait été “utilisée de manière abusive et répétée pour promouvoir des comportements et des actions qui encouragent des actes nuisibles et destructeurs” et en appelait les équipes de TikTok à rendre des comptes.
Aucun défi, contenu discutable, abus, danger publié sur l’application ne pouvait échapper aux personnes en charge de la stratégie pour saper l’image de TikTok chez Targeted Victory, comprend-on des révélations du Washington Post. Pourtant, sur les réseaux sociaux, les plateformes Instagram, Facebook ou même YouTube ne sont pas forcément plus en avance sur la question de la protection et de la modération des contenus pour les plus jeunes.
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