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Test Elden Ring : GOTY peut-être, mais pas pour tout le monde

Il est grand temps de livrer notre test d’Elden Ring, considéré avant même son lancement comme le « GOTY »… mais qui risque malgré tout d’en refroidir plus d’un.

Quelques jours à peine après le nouvel Horizon Forbidden West chez PlayStation, voilà que débarque sur PC et consoles un certain Elden Ring, soit l’un des titres les plus attendus de l’année. Un jeu signé From Software, à l’origine de Dark Souls, Bloodborne ou encore Sekiro, et dont la hype n’a cessé de grimper depuis son annonce. Un nouvel opus qui fait la part belle à l’open world, avec en prime la promesse d’une expérience « moins difficile » ou « plus accueillante », comme vous préférez. Autant dire que ceux qui se sont cassés les dents sur les titres précédents pouvaient enfin rêver de « finir » enfin à leur tour un Souls. Alors oui, Elden Ring est un chef d’œuvre, incontestablement (mis à part techniquement), mais non, il n’est pas pour autant devenu soudainement un jeu destiné à tous les joueurs, et ce dernier, tout « GOTY » soit-il, pourrait bien vous laisser totalement insensible, voire même vous frustrer très (très) vite…

Elden Ring permet au joueur d’incarner un Sans Eclat, lequel va être rapidement plongé dans une vaste nature hostile. Après avoir choisi sa classe, on se fait aussitôt rosser par un boss invincible, et on se retrouve aussitôt plongé dans l’Entre-Terre, ce monde fantastique, magnifiquement dérangé et dérangeant, avec la ferme volonté d’en découdre avec ce « nouveau Souls ». Un jeu qui affiche rapidement son côté monde ouvert, avec la possibilité pour le joueur de se rendre n’importe où, même si le jeu indique, via les checkpoints, la direction à suivre pour la quête principale.

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Un Elden Ring qui peaufine donc la formule étrennée jusqu’ici par le studio, en y ajoutant un open-world très (très) vaste et évidemment gorgé de surprises, bonnes comme mortelles. Car oui, Elden Ring conserve sa patte From Software, avec un jeu volontairement vicieux et bien sûr très difficile, même si les développeurs sont parvenus à ajouter quelques éléments visant à permettre au commun des mortels de mieux appréhender ce périple on ne peut plus épique, brutal et punitif qui les attend.

Artistiquement sensationnel, techniquement…

Vous le savez d’ores et déjà, les jeux signés From Software sont en général de purs joyaux d’un strict point de vue artistique, avec un level design très travaillé, mais surtout des univers cohérents et d’une direction artistique phénoménale. C’est incontestablement le cas de cet Elden Ring, avec ce côté moyenâgeux très « Dark Souls », ses châteaux au loin, ses dragons, son univers fantastique et, pour la première fois, un côté open-world qui est une vraie invitation à l’exploration (on y reviendra).

C’est simple, à l’instar de The Witcher (pour ne citer que lui), Elden Ring fourmille de lieux à découvrir, avec bien sûr une trame principale, mais aussi une montagne de quêtes annexes et autres lieux optionnels. Cela passe par des grottes, des donjons, des ruines ancestrales et autres lieux divers et variés, qui se ponctuent en général par un boss « secondaire », et qui permettent de mettre la main sur de nouveaux objets, et de poser les yeux (et les oreilles) sur des environnements bien souvent magnifiques (artistiquement parlant).

En effet, From Software oblige, Elden Ring n’est pas une claque next-gen, y compris sur votre surpuissante Xbox Series X ou PS5. Le jeu reste très agréable visuellement parlant, avec ce style torturé si propre au studio nippon, mais il est également rempli de popping avec une végétation qui va apparaitre à quelques mètres devant vous, sans oublier quelques baisses de frame rate, une caméra à la ramasse par moments, sans oublier quelques textures elles aussi moyenâgeuses. Le gameplay est toujours aussi soigné lui, avec des roulades salvatrices, des contres ravageurs et autres subtilités en tout genre, mais si la direction artistique est sublime, la partie purement technique de cet Elden Ring en désarçonnera forcément certains.

Les points de contrôles (les sites de Grâce) sont nombreux ici, et on peut même profiter à volonté d’une option de voyage rapide entre chaque camp, pour traverser la map plus rapidement. On peut aussi faire appel à Torrent, une monture spectrale, pour gagner en vitesse et en puissance, puisqu’il est tout à fait possible (et hautement recommandé) d’attaquer ses ennemis en le chevauchant. Mais attention, on a pu lire depuis quelques jours ça et là que Elden Ring était moins difficile qu’un vrai Dark Souls, et qu’il était à ce titre idéal pour les débutants. Et à ce niveau, attention…

Elden Ring plus « facile » qu’un vrai Souls ?

A cette question, légitime tant certains évoquent un côté « plus accueillant » avec cet Elden Ring, la réponse est simple : non. Comprenez par là que si vous n’avez jamais apprécié vous faire corriger par les boss de Dark Souls 3 et/ou Bloodborne, vous ne l’apprécierez sans doute pas davantage ici. La différence toutefois, c’est que contrairement aux autres jeux From Software, Elden Ring vous permet d’aller voir ailleurs si vous butez sur un boss principal.

Par exemple, il y a de fortes chances que vous butiez d’entrée de jeu sur Margit le Déchu, le premier « vrai » boss du jeu (voire même sur l’un des boss intermédiaires avant lui en réalité). Qu’à cela ne tienne, vous pouvez mettre le combat de côté, et explorer le monde des heures durant, en grapillant au passage de l’expérience et des nouveaux objets, qui pourront diminuer sensiblement la difficulté du combat.

Toutefois, l’expérience reste très exigeante, très corsée, très punitive (mais toujours très juste), et il faudra user de tout votre talent (et plus encore) pour enfin faire tomber Magrit, et pouvoir poursuivre votre quête. On profite aussi d’un nouveau système de contres et diverses nouveautés visant à rendre l’expérience moins ardue, mais encore une fois, Elden Ring n’est toujours pas pour autant un jeu à mettre entre toutes les mains.

Ainsi, contrairement à un Bloodborne ou un Sekiro, vous n’êtes pas forcément face au mur ici lorsqu’un boss vous pose souci, et vous gardez donc cette liberté d’aller voir ailleurs, mais ne vous y trompez pas, dans Elden Ring, chaque boss est un mur. On notera la possibilité ici d’utiliser des invocations et/ou des alliés PNJ face à certains ennemis, ce qui permet de dévier l’attention de ces derniers. La formule est subtilement revisitée donc, mais n’allez pas croire pour autant qu’Elden Ring est « moins difficile » ou même « accueillant », car il va mettre vos nerfs (et votre skill) à très rude épreuve.

La mort oui, mais la mort juste…

A force d’entrainement, de maitrise et de concentration, on parvient donc (souvent non sans mal) par terrasser ce boss qui paraissait insurmontable quelques heures auparavant. En amont, on a pris le soin d’améliorer les statistiques de son personnage, de fouiller le monde à la recherche de nouveaux équipements, tout en engrangeant une certaine expérience (y compris de gameplay), qui permet de mieux appréhender les évènements à venir.

Par moments, Elden Ring semble plus accessible, avec des ennemis que l’on occis sans trop de difficulté, mais ne vous y trompez pas et ne prenez pas trop la confiance, car vous vous ferez corriger par le prochain « vrai » ennemi. En cela, Elden Ring se positionne non pas comme une suite de Dark Souls, mais plutôt comme une sorte d’aboutissement du concept même des jeux From Software.

L’expérience est difficile, très difficile même, piégeuse, vicieuse, mais elle reste néanmoins très juste, très gratifiante, avec un joueur qui est toujours récompensé de ses efforts. Pour cela toutefois, il faut un minimum de patience, et accepter de mourir et mourir encore, pour revenir quelques heures plus tard (un peu) plus fort, et mourir encore, avant de parvenir enfin à aller de l’avant. Bien sûr, faire tomber un boss procure encore et toujours cet indescriptible sentiment de fierté et de puissance, comme dans les précédentes productions (Dark Souls, Sekiro, Bloodborne…) du studio.

Une exploration exemplaire

Outre les « donjons » très similaires à ce que l’on a connu par le passé, ce qui fait toute la force de cet Elden Ring, c’est aussi son côté exploration très addictif. En effet, contrairement à d’autres jeux du même genre, pas de point d’interrogation ici, pas de repère automatique pour signaler un objectif, pas de logo (hormis les sites de grâce évidemment), pas de scan de la zone…. La map est un mystère à part entière, et il ne tient qu’au joueur d’aller en visiter telle ou telle portion, pour y découvrir un temple, un village abandonné, un fort, un passage secret, une grotte, un boss…

Une exploration où s’entremêlent surprise et danger permanents, et qui s’avère très (très) gratifiante pour le joueur, avec ce sentiment d’avoir su mener seul son expédition, sans la moindre aide extérieure. Le joueur est constamment stimulé, avec cette envie insatiable d’aller explorer chaque recoin (ce qui est d’ailleurs vivement recommandé), avec un jeu qui transforme chaque joueur en un authentique explorateur, avec tous les dangers que cela implique. Grisant.

Qu’on se le dise, Elden Ring est un vrai Souls, mais sa formule permet au joueur de ne plus rester bloqué face à un ennemi des heures durant. Il est ainsi possible (et hautement recommandé) de laisser tomber son bourreau pour aller découvrir le monde, ce qui provoquera la découverte de nombreux lieux, secrets ou non, qui contribueront à améliorer votre expérience générale. Elden Ring récompense constamment l’exploration, parfois davantage d’ailleurs que l’accomplissement de certains combats. Le jeu n’est toujours pas un modèle de narration, avec seulement quelques rares cutscenes toujours très énigmatiques, mais l’ambiance générale est à tomber à la renverse malgré tout. Toutefois, une fois de plus, seuls les joueurs les plus téméraires, les plus braves et (surtout) les plus persévérants vivront à coup sûr une expérience tout simplement inoubliable, limite dévorante.

Notre avis concernant Elden Ring

Plus ambitieux que jamais avec son open-world gigantesque, Elden Ring constitue l’aboutissement de la formule From Software. La direction artistique est somptueuse, le monde est vaste et l’exploration est constamment récompensée, sans oublier évidemment des combats épiques face à une myriade de boss plus imposants (et dérangeants) les uns que les autres, et des dizaines (centaines) de morts certaines. Artistiquement sublime, Elden Ring est nettement moins à l’aise sur la technique, sans oublier certaines mécaniques un peu vieillottes héritées de ses prédécesseurs. Par ailleurs, il faut savoir que l’expérience annoncée comme « plus accessible » reste très (très) difficile, et seuls les plus persévérants, les plus curieux et les plus vaillants parviendront à trouver leur chemin jusqu’au générique de fin. Un GOTY en devenir c’est incontestable, avec une exploration passionnante, un level design majestueux et de nombreuses séquences déjà cultes, mais malgré sa montagne de qualités, il se peut tout à fait que cet Elden Ring, comme ses prédécesseurs, vous insupporte au plus haut point au bout de quelques heures seulement.

Test réalisé à partir d’une version PS5 d’Elden Ring, fournie par l’éditeur

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Elden Ring

9

Note Globale

9.0/10

On aime

  • Le monde ouvert, immense et fascinant
  • La direction artistique
  • L'exploration incroyable
  • Epique et dense
  • Sévère mais juste

On aime moins

  • Techniquement décevant
  • La caméra parfois à l'ouest
  • "Plus accueillant ?" Oui, mais non...
  • Ce multijoueur si confus
  • Quelques mécaniques bien vieillottes
2 commentaires
2 commentaires
  1. LE PROBLÈME ce n’est pas le jeu, c’ est les TESTEURS.
    Parce que oui, c’ est bien beau toutes ces belles critiques, toute cette hype qui ne cesse de monter, avec tous ces soit disant professionnels du jeu vidéo qui en parlent comme le meilleur jeu de tous les temps, sauf qu’ ils sont même pas foutus de l’ avoir fini ce jeu 😳
    Le voilà le problème, et c’ est bien la 1 ère fois que je vois ça : tout le monde dit que ce souls est meilleur car plus accessible, sauf que PERSONNE NE L’A FINIT !!! C est tout juste si ils en ont fait la moitié !
    Tout le monde croit s’ en sortir si facilement, en mode ” je m’ en fous si j arrive pas à battre un boss je vais farmer pendant 15h et ensuite je le oneshot ” , mais il faut être sacrément naïf pour croire que ça va durer éternellement 😅
    Tu peux avoir toutes les stats de ton perso au max, si tu n’ as pas le skill, arrivé au boss de fin ( ou peut-être même bien avant ) , tu te mangeras la plus grosse désillusion de ta vie, et tu regretteras d’ avoir incité tout le monde à acheter ce jeu sans savoir de quoi tu parlais.
    Un souls, ça reste un souls. Et un casu, ça reste un casu. Les 2 ne seront jamais compatibles, ce n’ est qu’ à la fin qu’ ils vont comprendre que tout le long ils n’ ont fait que retarder l’ échéance, rien de plus.

    1. Bonjour !
      Tout à fait, et c’est bien pour cela qu’il est important, je pense, de “mettre en garde” les joueurs sur le fait que, si les nombreuses vidéos diffusées notamment sur les réseaux sociaux et autres “Guides pour bien débuter” donnent très envie, il se peut tout à fait que l’expérience se révèle abominable au bout de quelques heures à peine… Le jeu est top, mais il n’est pas à la portée de tous, c’est exactement la même chose pour Bloodborne ou Sekiro.

      PS : et effectivement, le côté “farmage pendant 15h en vue de oneshoter le boss”, c’est généralement aller vers d’immenses désillusions ^^

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