En juillet 2020, Microsoft présentait pour la première fois le très attendu Halo Infinite. Une démonstration de gameplay qui se voulait évènementielle… mais qui n’avait alors convaincu personne, avec notamment une section technique loin d’être « next-gen ». Pointé du doigt, raillé et moqué par de nombreux joueurs, Halo Infinite était censé accompagner les nouvelles Xbox Series, avant d’être finalement reporté. Plus d’un an plus tard, le jeu signé 343 Industries est enfin disponible. Voilà plusieurs jours maintenant que l’on arpente l’anneau Zeta à travers le mode solo du jeu, et il est grand temps de nous livrer notre avis concernant cet Halo Infinite, et savoir enfin s’il s’agit (ou non) de la catastrophe annoncée par certains depuis plusieurs mois. Spoiler : il s’agit en réalité du meilleur Halo depuis… Halo. Explications.
Halo Infinite sera disponible le mercredi 8 décembre 2021 sur Xbox et PC. Nous avons testé la version Xbox Series X. A noter que le jeu sera également disponible via le Xbox Game Pass.
OUI ! Pour un FPS au délicieux feeling old school
Vous le savez sans doute, Halo a célébré tout récemment son vingtième anniversaire, le jeu ayant accompagné la première Xbox de Microsoft le 15 novembre 2001 (aux Etats-Unis). Un FPS très singulier à l’époque, avec notamment ses célèbres Grognards, mais aussi un système de bouclier et de santé auto-régénérants, sans oublier les grenades plasma et la conduite si particulière des véhicules.
Avec ce Halo Infinite, dès les premiers instants de jeu, on sent clairement la volonté de “rendre hommage” à cette patte Halo, avec un FPS évidemment très moderne visuellement, mais aussi très “old school” dans son gameplay. N’y voyez pas là un défaut, bien au contraire, puisque l’on retrouve un FPS à la fois accessible et bigrement précis, qui se prend en mains de manière instantanée.
Les véhicules sont évidemment de la partie, les armes sont nombreuses et c’est un vrai bonheur que de renouer avec la philosophie originelle Halo, certes un peu ancienne sur certains aspects, mais tellement agréable à jouer.
OUI ! Pour l’ambiance phénoménale !
Que l’on ait découvert la saga avec le premier Combat Evolved sur Xbox ou quelques années plus tard avec les opus suivants, Halo c’est un FPS au gameplay à la fois exigeant et très accessible, mais c’est aussi une ambiance unique. Pour de nombreux joueurs, impossible de se retenir de siffloter le thème principal à la simple évocation du nom Halo. Il se peut d’ailleurs que (comme moi) vous ayez ce dernier en tête depuis quelques semaines maintenant…
Evidemment, Halo Infinite ne fait pas exception à la règle, et pose très rapidement une ambiance assez exceptionnelle. Cela passe par quelques sublimes panoramas, avec tantôt une aire de jeu naturelle très vaste, tantôt les entrailles d’un vaisseau ennemi à explorer. Mais impossible de passer sous silence le sound design de cet opus, absolument merveilleux pour les esgourdes. Outre les dialogues caractéristiques (et très drôles) des ennemis, on profite d’une bande-son magistrale, et d’effets sonores très réussis. Bref, si vous avez la chance de disposer d’un home-cinéma, ou encore d’un bon casque audio, montez le volume, et rendez-vous au premier carnage.
Halo Infinite alterne plutôt brillamment moments de bravoure et moments plus calmes et contemplatifs, avec en prime de superbes cut-scenes, permettant notamment d’apprécier les détails sur l’armure et le casque de notre Spartan. Par ailleurs, il faut savoir qu’on trouve également de la faune sauvage sur Zeta. Pas question de chasser toutefois ici, la vie animale locale n’est pas hostile, et sert principalement à ajouter de la vie dans cette nature qui l’est particulièrement (hostile).
OUI ! Pour le grappin (et les nouveautés)
Evidemment, qui dit “nouveau” Halo dit également “nouveautés”. La principale révolution de cet opus Infinite est incontestablement le grappin, que l’on peut actionner via la touche RB. Ce dernier est évolutif, et va complètement dynamiser l’action, avec la possibilité d’agripper des éléments distants bien sûr, mais aussi d’agripper un ennemi pour lui infliger un puissant coup au corps à corps, ou encore de prendre d’assaut un véhicule.
C’est simple… on se demande rapidement comment on a pu se passer de cet indispensable grappin durant toutes ces années, qui permet bien souvent de prendre rapidement de la hauteur, avec un Halo Infinite qui joue énormément sur cet aspect de verticalité.
Outre le grappin, Halo Infinite permet au joueur d’améliorer divers gadgets de ce cher Masterchief, à condition toutefois de mettre la main sur des modules dédiés en explorant la map. Au joueur de décider de faire évoluer son grappin, le mur de protection, le sonar, le propulseur… Malgré son côté plus ouvert, Halo Infinite repose sur une structure narrative assez linéaire, avec des zones (ouvertes donc) qui ne seront accessibles qu’en fonction de la progression dans l’histoire.
OUI ! Pour le multijoueur, mais…
Si le mode solo de Halo Infinite arrive ce 8 décembre, le mode multijoueur est pour sa part accessible (en beta) depuis le 15 novembre dernier. L’occasion pour de nombreux joueurs de (re)prendre goût à ce multijoueur si atypique, avec évidemment des parties personnalisables, mais aussi (et surtout) des parties classées, sans oublier un système de Saison, avec en prime des évènements temporaires.
Alors certes, l’évolution reste encore assez problématique aujourd’hui malgré diverses améliorations, et le Battle Pass gagnerait à être un peu plus accessible, mais l’ensemble se révèle rapidement addictif, si bien que l’on enchaîne généralement plusieurs “dernières parties” sans jamais voir le temps passer. Dommage toutefois que le côté “payant” soit à ce point mis en avant, avec (et c’est logique) d’importants bonus accordés à ceux qui débourseront quelques euros pour évoluer plus rapidement, en s’offrant des crédits virtuels contre de la monnaie bien réelle. Les joies du jeu vidéo moderne finalement…
Toutefois, malgré quelques griefs, le mode multi de Halo Infinite (proposé en free-to-play) est tout simplement grisant… et constitue sans doute la meilleure expérience du genre cette année. Contrairement à d’autres titres, Halo Infinite prend un malin plaisir à accueillir de manière assez magistrale le joueur, que ce dernier soit un vétéran de la discipline ou un nouveau venu. On y trouve aussi un mode Entrainement, des modules à découvrir (et à utiliser), des maps tantôt vastes pour des luttes épiques, tantôt restreintes pour des affrontements plus frénétiques… Tout cela va évidemment s’étoffer (et s’optimiser) encore au fil des semaines.
Enfin, mention spéciale à la section Personnalisation, tout simplement dantesque, qui permet de façonner son héros, ses armes et ses véhicules à sa guise (et tout est purement cosmétique). Dommage là encore que les microtransactions soient aussi présentes…
OUI ! Pour la durée de vie
L’autre bonne nouvelle concernant cet Halo Infinite, c’est son mode solo particulièrement généreux. En effet, non seulement ce dernier invite à l’exploration (de par son côté (semi) “open-world“), en plus de nombreuses phases d’action plus scriptées “à la Halo“, mais ce dernier s’avère également assez consistant. Il nous aura fallu un peu moins de 15 heures pour connaître le fin mot de l’histoire, en étant assez loin de mettre la main sur tous les secrets.
En effet, comme dans un Far Cry (pour citer un autre FPS), Halo Infinite propose de nombreuses quêtes annexes, avec des camps à se réapproprier, des marines à sauver, des pièces d’armure à retrouver ou encore des enregistrements vocaux à écouter, sans oublier les crânes évidemment. Le fait de faire main basse sur un camp ennemi permettra notamment d’afficher l’emplacement des objets bonus à proximité, en plus de pouvoir appeler du renfort. Rien d’obligatoire ici (ni de forcément original en soi), mais force est d’admettre que le jeu invite à l’exploration, sans toutefois verser dans la surenchère d’à-côtés (coucou Ubisoft) et récompense plutôt bien le joueur (malgré un petit côté répétitif parfois).
A noter que le jeu joue à fond la carte du “fan service“, avec quelques détails qui ne manqueront pas de taper dans l’œil des férus de la licence.
Raaaaah… quel pur bonheur ce retour de Halo quand même ❤️
Vous avez pu essayer le multi ou pas encore ? 🥳#HaloInfinite #Xbox #XboxSeriesX #Xbox20 #Halo pic.twitter.com/a71oZXH9jB
— Stéphane Ficca (@StephaneFicca) November 26, 2021
Evidemment, à cette quête solitaire très réussie (bon courage pour la terminer en difficulté Légendaire…) s’ajoute un mode multijoueur bigrement efficace. A noter que le mode coopération n’est pas encore disponible à l’heure actuelle, mais que ce dernier devrait arriver ultérieurement (mai 2022 a priori). Enfin, il est bon de souligner que ce Halo Infinite se focalise intégralement sur le Master Chief, comme “à l’époque“, et ça du bien.
NON ! Pour la technique en dents de scie
Evidemment, après la débâcle de 2020 et sa première présentation totalement ratée, Halo Infinite était attendu au tournant côté technique. Pas de panique, le jeu est nettement plus agréable à regarder que ce qui avait été présenté alors. Toutefois, malgré tout l’amour que l’on peut porter à ce Halo Infinite, le jeu signé 343 Industries ne constitue pas la moindre claque next-gen.
En effet, si certains détails forcent le respect, avec notamment des textures très riches et des intérieurs très travaillés, le côté “wow” du jeu perd parfois de sa superbe en extérieur. Artistiquement, c’est très souvent sublime, mais d’un strict point de vue technique, Halo Infinite est parfois un peu faiblard, un peu figé, avec une végétation qui manque de vie, ou encore un côté très (trop) lisse et très (trop) propre visuellement parlant, et un rendu général qui aurait sans doute gagné à être plus organique, plus granuleux, plus “crade“… Dommage également de devoir parfois (souvent) traverser assez longuement des zones intérieures qui tendent à se ressembler énormément…
Aucun souci en revanche côté fluidité (sur Xbox Series X), mais force est d’admettre que le jeu oscille entre très bonnes surprises, et séquences un peu moins flatteuses pour les férus de technique pure. Pas de quoi toutefois atténuer le plaisir de jeu provoqué par cette jouabilité toujours aussi jouissive (avec en prime notre nouveau meilleur ami le grappin) et cette ambiance générale à tomber à la renverse, même si l’ensemble (on le répète) n’a rien de next-gen visuellement parlant, ni de révolutionnaire dans son approche générale.
Notre avis concernant Halo Infinite
Plus dynamique (le grappin !), plus généreux, plus vaste et plus moderne que jamais, Halo Infinite est une vraie réussite (ouf !). La campagne solo tient ses promesses, avec en prime une dimension (semi) open world réussie, sans trop en faire, et le jeu propose encore et toujours ce qui se fait de mieux en termes de multijoueur. Certes, tout n’est pas parfait (technique en dents de scie, micro-transactions, rendu visuel un peu trop “lisse” parfois, trop figé…), mais on y retrouve ce gameplay à la fois fun, exigeant et accessible à tous, cette ambiance extraordinaire et un côté “héritage” qui fera fondre les amoureux de la première heure, et qui devrait ravir les fans de FPS en général. Retour gagnant donc pour la licence, qui prouve de la plus belle des manières qu’à vingt ans, on est invincible, qu’à vingt ans, rien n’est impossible.
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Halo Infinite
