45 millions d’actions Uber viennent d’être vendues par le fonds d’investissement de SoftBank, le conglomérat japonais qui se doit aujourd’hui de récupérer des fonds pour couvrir les pertes dans la société chinoise de covoiturage Didi.
Il s’agit du tiers dans le capital restant aux mains de SoftBank dans la société américaine. En janvier, il se séparait déjà de 38 millions d’actions alors que le cours remontait pour Uber après une année 2020 difficile, marquée par la fièvre de Wall Street au premier semestre, du fait de la pandémie.
Du côté d’Uber, la décision de SoftBank eut pour conséquence une baisse brutale de 5 % du cours de l’action jeudi à l’ouverture des marchés US. La société bouclait la journée à + 1,5 % mais perdait encore 1,7 % vendredi à la mi-séance. Le 31 mars dernier, Uber réitéré encore la qualification de « grand actionnaire » pour évoquer SoftBank, rappelle CNBC.
Dans son historique, SoftBank a investi dans Uber à deux reprises : en 2018 avec plus de 7,6 milliards de dollars, puis en 2019 avec 333 millions de dollars via son fonds d’investissement Vision Found. SoftBank fait partie de ces actionnaires à avoir eu des sueurs froides lorsque Uber rentrait en bourse et touchait des niveaux extrêmement bas.
Par conséquent, en février, « de nombreuses personnes qualifiaient l’achat d’actions Uber par SoftBank d’un investissement raté », rappelait le PDG de SoftBank Masayoshi Son, aux analystes lors d’une conférence téléphonique. Depuis 2018, le conglomérat n’a jamais atteint son objectif d’un droit de vote important dans la société. Une autre raison du manque de conviction.
Préoccupations depuis avril
Sortir lentement mais sûrement sera un moyen de sécuriser les bénéfices de l’investissement, alors qu’Uber est monté jusqu’à 39 % de hausse en février, comparé à son prix d’introduction en 2019. Lors de cette même conférence, le PDG nuançait son propos en expliquant que SoftBank avait touché « un gain de 500 milliards de yens avec Uber ».
La situation est un peu plus urgente aujourd’hui alors que depuis avril, le cours de l’action Uber est dans un mauvais cycle. Le prix a baissé de 27 %. Pour l’heure, pas question de parler de perte de confiance dans la société : SoftBank préférant évoquer ses autres difficultés, notamment ses investissements en Chine.
Didi, une société de covoiturage qui représente l’un des plus gros investissements de SoftBank à ce jour, est dans une période très compliquée. « SoftBank a perdu environ 4 milliards de dollars sur sa position Didi au total », a rapporté Deirdre Bosa de CNBC. La baisse de la valorisation d’Alibaba fragilise aussi le portefeuille du conglomérat.
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