- Un joueur de Counter-Strike: Global Offensive a dépensé 150 000 euros pour personnaliser son AK-47 Wild Lotus sur la plateforme chinoise Buff.
- Cette somme est jugée “tout à fait raisonnable” par les spécialistes du secteur
- Comparé à d’autres transactions dans le domaine des jeux vidéo, ce montant est loin d’être un record
Dans l’univers du gaming, les transactions pour des objets numériques peuvent atteindre des sommets. Le 13 mars dernier, un joueur a déboursé pas moins de 150 000 euros pour personnaliser son AK-47 Wild Lotus, une arme utilisable uniquement dans le jeu de tir à la première personne Counter-Strike: Global Offensive (CS:GO). Cette transaction a eu lieu sur la plateforme chinoise Buff, spécialisée dans l’achat et la vente de skins (apparences) d’armes pour divers jeux vidéo.
Pour le commun des mortels, cette somme pourrait paraître astronomique. Pas pour les collectionneurs et les spécialistes du domaine, qui estiment que ce prix est “tout à fait raisonnable”.
Pourquoi un tel prix ?
Qu’est-ce qui justifie un tel prix pour un objet numérique ? Plusieurs facteurs entrent en compte. Tout d’abord, l’apparence de l’arme, ou skin, est extrêmement rare. Le skin Wild Lotus est l’un des plus rares et donc des plus chers du jeu. Par ailleurs, le niveau de dégradation visuelle de l’arme, déterminé par une valeur aléatoire générée par le jeu lors de la création du skin, est de 0,00. C’est la valeur la plus basse possible, correspondant à un état “sortie d’usine”. Cela signifie que l’arme est dans un état de conservation parfait, ce qui fait grimper son prix au minimum à plus de 12 000 euros.
À cela s’ajoutent quatre autocollants Reason Gaming holographiques, qui ont une grande valeur pour les collectionneurs. Ces autocollants n’étaient disponibles que lors de l’EMS One Katowice 2014, la deuxième édition du tournoi Major de CS:GO qui a eu lieu en mars 2014. Ces quatre éléments ajoutent donc une valeur supplémentaire à l’arme, contribuant à justifier son coût élevé.
Il est intéressant de noter que, dans l’univers des transactions de jeux vidéo, le montant dépensé pour l’AK-47 Wild Lotus n’est pas un record. En septembre 2021, un collectionneur chinois a refusé une offre de 1,2 million de dollars pour un couteau Karambit décoré dans le même jeu. D’après le site CS:GO Skins, l’objet serait évalué à plus de 1,5 million de dollars.
Le jeu vidéo, un secteur en pleine mutation
L’économie des jeux vidéo a connu une évolution spectaculaire au cours de la dernière décennie. Alors qu’autrefois les joueurs dépensaient de l’argent principalement pour l’achat de jeux, aujourd’hui, une part importante des dépenses concerne l’achat de skins, de cosmétiques et d’autres objets numériques pour personnaliser leur expérience de jeu.
Ce phénomène a pris une ampleur particulière dans des jeux comme CS:GO, Fortnite ou Call of Duty: Warzone, où les joueurs sont prêts à dépenser des sommes considérables pour se démarquer et personnaliser leur apparence en jeu.
Cette nouvelle façon de monétiser les jeux est aussi souvent critiquée par les joueurs. Certaines licences abusent de la méthode pay-to-win : plus un joueur dépense, plus il dispose d’atouts pour vaincre ses adversaires. Une pratique pour laquelle EA Sports a été pointé du doigt avec sa licence Fifa. Le studio est accusé d’inciter les jeunes joueurs à dépenser des fortunes pour profiter d’une expérience de jeu agréable. La communauté Call of Duty s’est aussi montrée très critique à l’égard d’Activision qui a aussi abusé de cette méthode avec Warzone.
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