Billet à 10 euros chez Ryanair : c’est fini, voici le nouveau prix

Face à EasyJet, Transavia ou encore Wizz Air, la compagnie low cost Ryanair vient d’annoncer la fin des billets à moins de 10 euros. Les vols court-courriers en Europe ne profiteront plus de ce tarif (à perte) que la société proposait, notamment en 2019 et 2021. Le premier prix s’établit désormais à 40 voire 50 euros, en raison de la hausse des prix du kérosène.

C’est à l’occasion d’une interview avec la BBC que le PDG de la société irlandaise l’a annoncé. Un changement de cap qui traduit surtout le besoin de rentabilité en sortie de pandémie et du retour du trafic aérien, restant toutefois freiné par une pénurie de personnel au sol comme à bord des avions. Pour beaucoup de compagnies aériennes, notamment en France, ce changement est une victoire tant la stratégie de Ryanair était vue comme une concurrence déloyale.

Règles sociales et fiscales différentes pour Ryanair

Basée en Irlande, sa flotte “n’a pas les mêmes règles sociales et fiscales que nous”, critiquait l’année dernière Luc Bereni, à la tête de la compagnie française Air Corsica. “Comment peut-on proposer sur le marché un billet d’avion à 10 € alors qu’au départ d’un aéroport l’addition des taxes dépasse à elle seule généralement 30 € pour un aller ?”, ajoutait-il.

La guerre des prix n’a pas seulement connu des pratiques de ventes à perte de cette façon. Un autre procédé, notamment critiqué par les voyageurs, concerne l’affichage des prix des billets sans les valises (à bord comme les bagages en soute). “Nous avons dû prendre la décision de proposer des prix d’entrée de gamme n’incluant pas le bagage. Dans le domaine nous sommes des suiveurs je dois le reconnaître, ce n’est pas nous qui avons apporté cette innovation sur le marché”, ajoutait Luc Bereni.

Retour des bénéfices

À 40 ou 50 euros minimum, le prix d’appel reste encore très agressif. Le patron de Ryanair ne cachait pas son sentiment qu’en vue de l’inflation, les voyageurs continueront d’autant plus à préférer les compagnies aériennes low cost. La fin des billets à 10 euros n’aurait donc pas un effet si important sur les ventes, et permettrait à Ryanair d’éviter de creuser davantage ses pertes.

La situation économique de la compagnie est en effet préoccupante. Lors du premier exercice en début de pandémie, Ryanair accusait un retard de 80 % sur son chiffre d’affaires. L’année dernière, ses pertes nettes atteignaient 273 millions d’euros. Pour le premier trimestre 2022, elle a renoué avec les bénéfices en affichant un résultat positif de 170 millions d’euros après impôts. Entre temps, le trafic aérien a été multiplié par cinq, à 45,5 millions de passagers transportés en Europe.

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