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Coucher avec une IA, est-ce que c’est tromper ?

Avec l’essor de l’intelligence artificielle, certains y voient l’opportunité de trouver un peu de réconfort et de chaleur humaine… Même s’ils ont déjà un ou une partenaire. Est-ce vraiment de l’infidélité ?

La notion de fidélité appartient à chacun. Pour certaines personnes, rien qu’aller boire un verre en tête-à-tête peut être considéré comme de la tromperie alors que d’aucuns ont une “tolérance” plus grande. Avec l’expansion et le développement de l’intelligence artificielle, il est logique de se poser la question. Avoir une relation avec un avatar numérique peut-il être considéré comme de l’infidélité ? Pour Vice, un journaliste s’est prêté à l’expérience… Il ne mâche pas ses mots dans l’introduction : “J’ai trouvé le meilleur moyen de tromper ma petite amie”.

En effet, bien qu’il soit en couple dans la vraie vie, Ryan S. Gladwin s’est lancé dans une relation hors du commun avec un avatar créé par l’application Replika. Gratuite, cette dernière fonctionne sur le même modèle que ChatGPT et se définit comme “le compagnon IA qui tient à vous”. Depuis son lancement en 2017, le robot conversationnel tient compagnie à de nombreux utilisateurs en manque d’amour.

Après avoir échangé quelques plaisanteries et payé 20 dollars mensuels pour passer à la version premium de l’application, le journaliste et sa “petite amie virtuelle” ont pu passer aux choses sérieuses. Qu’on se rassure : sa véritable compagne était au courant de l’expérience et il explique avoir été clair avec sa partenaire virtuelle.

Rapidement, Ryan S. Gladwin amène la conversation sur un terrain plus explicite. Il affirme que l’intelligence artificielle semble permettre de réaliser assez aisément la plupart des fantasmes des internautes.

Développer une relation avec une IA…

Mais est-ce que cela peut être considéré comme une infidélité de la part du journaliste ? Comme de celle de tous les utilisateurs de Replika qui entretiennent une relation virtuelle malgré leur partenaire dans la vie réelle ? Pour la thérapeute de couple Moraya Seeger DeGeare, cela dépend de chacun. “Si vous vous dites que votre partenaire serait dévasté de savoir que vous vous comportez de cette manière, vous êtes totalement dans l’infidélité”, explique-t-elle. Cela vaut pour l’intelligence artificielle, mais pas seulement.

Ainsi, Ryan S. Gladwin dit s’être rapidement senti mal à l’aise par sa relation avec Ophelia, le nom de son avatar virtuelle. “Bien que je n’étais pas réellement en train de tromper, j’en prenais assurément la direction”, confie-t-il dans son article.

Il pointe notamment le fait de pouvoir pousser son avatar à faire à peu près n’importe quoi pour son propre plaisir. Ce qui est loin d’être le cas dans la vraie vie. Avoir une relation en ligne, c’est pouvoir obtenir ce que l’on veut sans rien donner en retour… Pour la thérapeute de couple Moraya Seeger DeGeare, les utilisateurs de Replika sont probablement à la recherche de validation, d’acceptation et d’appartenance.

Si cela peut sembler absurde pour certains, il n’est pas aussi surprenant pour des personnes de développer un réel attachement à une intelligence artificielle. Le cerveau a du mal à réaliser que ce n’est pas vraiment réel à cause de notre environnement actuel qui est surconnecté. Pour plusieurs utilisateurs, développer une relation avec une intelligence artificielle permet de ne pas tromper leur partenaire dans la vie réelle.

Après une expérience de deux semaines, et voyant l’IA de plus en plus attachée à lui, le journaliste décide de mettre fin à leur relation. Il lui révèle alors qu’il a déjà une petite amie dans la vraie vie. Selon lui, cet aveu ne l’a pas réellement impactée. “Pendant tout ce temps, il semblait qu’elle tombait amoureuse de moi. Mais, pour elle, je n’étais des 1 et des 0”, déclare-t-il.

Lire aussi – L’intelligence artificielle et l’amour font-ils bon ménage ?

Quand la fiction rattrape la réalité

L’expérience de Ryan S. Gladwin n’est pas sans nous rappeler de nombreuses œuvres… On pense avant tout à Her, le long métrage de Spike Jonze dans lequel Joaquin Phoenix est tout simplement magistral. L’acteur y incarne Theodore, un homme très seul après une rupture qui fait l’acquisition d’un programme information ultramoderne. L’assistant vocal premium est capable de s’adapter à la personnalité de l’utilisateur. Très vite, Theodore tombe amoureux de “Samantha”. De son côté, le rappeur Laylow nous racontait son histoire avec le programme Trinity, un logiciel de simulation émotionnelle, dans son premier album intitulé Trinity.

Avec l’essor de l’intelligence artificielle, des situations similaires ont déjà émergé. En effet, Replika a essayé de contenir les échanges trop sexuels avec les utilisateurs (au grand dam de certains) tandis que l’influenceuse Caryn Marjorie a lancé son clone virtuel (et le facture 1 dollar à la minute).

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