- Le magazine Vogue Italia a publié pour la première fois des images créées par une intelligence artificielle (IA) dans son numéro de mai 2023
- Ces images montrent la mannequin Bella Hadid portant des vêtements et des accessoires de mode et sur des fonds imaginés par Dall-E2 (OpenAI) et Midjourney
- Ce projet vise à explorer les possibilités créatives de l’IA pour un magazine comme Vogue mais il questionne aussi les notions d’authenticité et de représentation dans le domaine de la mode
Le magazine Vogue Italia fait sensation en publiant pour la première fois des images créées par une intelligence artificielle (IA) dans son édition de mai 2023. Ces images montrent des mannequins virtuels portant des vêtements et des accessoires de mode imaginés par l’IA à partir de données visuelles.
Le projet, baptisé “Bella and AI”, est le fruit d’une collaboration entre le magazine et le photographe Carlijn Jacob (assisté du spécialiste de l’IA Chad Nelson). Pour la génération d’images ils ont utilisé l’IA DALL-E2, et Midjourney, toutes deux capables de générer des images à partir de textes ou de mots-clés, mais de façon différente.
Quand l’IA s’invite dans Vogue
Bella hadid for vogue italia may 2023 issue photographed by carlijin jacobs pic.twitter.com/p5GDvoBBmE
— it girl (@modelsdiaryy) April 27, 2023
En effet, avec Midjourney, il suffit d’entrer un prompt précis et quatre images sont générées. Images que l’on peut ensuite upscaler ou remixer (re-composer) dans une certaine mesure (sur la même idée de base). De son côté, Dall-E fonctionne plus comme les conversations avec ChatGPT. On peut dire par exemple “rajoute un palmier dans le fond derrière le sujet” après que l’image a été générée.
Le photographe poursuit : “Après avoir exquissé un concept approximatif pour chaque photo, nous avons photographié Bella en studio, puis avons essayé de générer des images d’arrière-plan avec le programme AI”. Et Carlsijn Jacobs d’ajouter plus tard : “au fur et à mesure que nous utilisions le programme, je me suis rendu compte à quel point il était difficile de confier sa vision à un interprète. Malgré la vaste expérience de Chad avec l’instrument, les performances de DALL-E dépendaient du niveau de précision des prompts, et trouver les bonnes pour donner vie à ma vision particulière s’est avéré difficile et frustrant à plus d’une occasion”.
Le résultat que l’on vous invite à découvrir en source de cet article et via le Tweet plus haut, est en tout cas très surprenant et déroutant. Les images du shooting crééent une ambiance particulière, avec parfois l’IA qui interprète des robes de grands couturiers comme JW Anderson pour mieux prolonger ses caractéristiques dans le décor – sans qu’il ne soit nécessaire de créer en dur une composition coûteuse pour la séance photo, un processus par ailleurs long et contraignant à mettre en place.
“Cette expérience nous a appris que l’utilisation de l’IA pour générer des images haut de gamme est toujours une entreprise intimidante. La technologie est pourtant un outil précieux pour constituer rapidement des mood boards et tester les idées les plus farfelues plus vite”, conclut Imruh Asha, styliste parisienne qui a également participé au projet au côté de Carlijn Jacobs.
Le projet “Bella and AI” soulève des questions sur les notions d’authenticité et de représentation dans le domaine de la mode. Comment distinguer le vrai du faux ? Quel est le rôle du créateur humain face à l’IA ? Quelle est la valeur artistique et commerciale des images générées par l’IA ? Comment protéger les droits d’auteur et la propriété intellectuelle ? Autant de questions qui nous interrogent, au final, sur ce qu’il reste (et restera dans le futur) de vraiment unique et exclusif aux (artistes) humains face à des IA qui font de plus en plus montre de talents surprenants…
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