Fallait-il s’attendre à un vrai feuilleton, autour du rachat de Twitter ? Depuis le début, la stratégie d’Elon Musk pour conquérir le média à l’oiseau bleu ne laissait pas de place aux doutes : malgré la rapidité de son armée d’avocats prêts à tout pour monter un dossier au plus vite, l’homme le plus riche du monde n’a pas hésité à remettre en question son offre à 44 milliards de dollars, la suspendre, et laisser aux journalistes le soin de médiatiser le tout.
Voilà maintenant neuf semaines que le protocole est lancé. Ce lundi, Elon Musk s’est une nouvelle fois énervé contre Twitter et sa direction. En cause : une “violation manifeste des obligations du réseau social dans le cadre de son offre de rachat”, comme l’expliquait l’AFP. Comprenez par là le reproche d’un manque d’information et de transparence du réseau social sur les données demandées par le PDG de Tesla et de SpaceX.
Les menaces continuent
La “rétention d’informations” fait référence aux faux comptes et aux spams présents sur Twitter. Elon Musk aimerait connaître précisément leur part sur le nombre d’utilisateurs total, une demande que l’équipe du réseau social ne lui satisferait pas (le réseau social parle de moins de 5%). Dans une lettre adressée au responsable juridique de Twitter et partagée par l’autorité américaine des marchés financiers, on pouvait lire ceci :
Elon Musk affirme dans un document boursier publié aujourd’hui que Twitter “résiste activement” à ses demandes d’informations sur les bots et les spams, ce qu’il considère comme une violation manifeste des obligations du réseau social dans le cadre de son offre de rachat #AFP pic.twitter.com/w4Rtlf8GT9
— Agence France-Presse (@afpfr) June 6, 2022
“M. Musk se réserve tous les droits en résultant, y compris son droit de ne pas consommer la transaction et son droit de résilier l’accord de fusion”. Un message officiel, le premier à ce sujet, alors que les derniers coups d’éclat de l’entrepreneur étaient uniquement sous la forme de tweets.
À la mi-mai, le nouveau PDG de Twitter Parag Agrawal tenait au courant des avancées par écrit, en signalant : “nous avons partagé une estimations du nombre de spams à Elon Musk il y a une semaine, et nous sommes impatients de poursuivre la conversation avec lui, et vous tous”. Une situation au point mort, qui s’ajoute à une liste de plus en plus grosse de raisons de ne pas aller plus loin sur le dossier.
Selon les analystes de eMarketer, qui publiaient une étude le 12 mai dernier, Twitter ne devrait pas connaître de très belles perspectives de croissance ces prochaines années. On parlerait d’une augmentation de seulement 1% par an jusqu’à 2026, pour 20 millions de nouveaux utilisateurs seulement. De quoi dénoter avec l’objectif d’Elon Musk : doubler le chiffre d’affaires du réseau social d’ici 2028.
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