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Google est-il en déclin ? Ce moteur de recherche indépendant veut bousculer le marché

La position dominante de Google est-elle en train de s’éroder ?

Depuis le début des années 2000, le mot Google est devenu le synonyme même de recherche sur le web même si des moteurs alternatifs existent. Toutefois, les usages numériques évoluent, l’IA est passée par là et la concurrence s’intensifie pour le géant de Mountain View. ChatGPT a son propre moteur de recherche ; GPT Search ; le groupe Meta voudrait faire de même avec Meta AI et Perplixity se vante même de vouloir détrôner le roi.

Avec les années, les résultats affichés par Google se sont complexifiés, noyés par des contenus indésirables et encombrés par de la publicité ciblée nuisant à l’expérience utilisateur. Partant de ce constat, un acteur alternatif, Kagi, tente une autre approche. Épurée, payante et soucieuse de la confidentialité de ses usagers, ce moteur est à l’opposé du spectre.

La fin du monopole Google ? Kagi parie sur la sobriété et la confidentialité

Créé par Vladomir Prelovac en 2018, après la cession de son ancienne société à GoDaddy, Kagi se définit par une volonté affirmée : substituer au modèle publicitaire dominant un accès payant privilégiant l’efficacité et la discrétion. À contre-courant des pratiques courantes, la plateforme exclut les annonces commerciales, se refusant catégoriquement à collecter les données personnelles de ses utilisateurs. Google, lui, les vampirise et survit grâce à elle.

Selon Prelovac, payer pour disposer d’un moteur de recherche est gage de qualité : « Vous payez pour accéder à l’information, vous obtenez l’information » explique-t-il simplement.

Pour respecter cette promesse, Kagi développe depuis trois ans sa propre base de données et la complète par des recherches parallèles via Google, Bing, Wikipédia et WolframAlpha, afin d’offrir des résultats les plus diversifiés possibles. Privilégiant nettement la pertinence sur la quantité brute de données indexées, Kagi procède à une sélection rigoureuse, écartant les résultats pollués par l’optimisation pour les moteurs de recherche (SEO).

Résultat : l’expérience nous ferait presque remonter dans le temps, en nous rappelant étrangement celle proposée par Google quinze ans en arrière. Une sainte époque, vierge de distractions publicitaires et de contenus intrusifs.

Kagi
Une interface épurée, sans publicités ni contenus sponsorisés, ça fait du bien, non ? © Capture d’écran / Kagi

Une personnalisation poussée pour conquérir les internautes

Là où Google mise aujourd’hui sur l’immédiateté visuelle, une profusion d’annonces et des formats interactifs, Kagi opte pour une sobriété radicale. Son interface se résume à une simple succession ordonnée de liens vers des sources jugées fiables, à l’ancienne.

Il est possible de personnaliser les résultats avec un système de « lentilles », pour afficher exclusivement le type de contenus que l’on veut voir affiché : actualités, publication académiques, forums, blogs indépendants, plateformes de programmation, etc. Il est même possible de configurer son propre espace d’informations, une espèce de sélection personnelle de médias sur mesure.

D’après Prelovac, l’objectif ultime consiste à permettre aux internautes de maîtriser entièrement leur navigation, sans subir de contraintes imposées par des algorithmes opaques et des publicités invasives. Kagi ne stocke aucune information personnelle, aucune recherche faite par ses usagers.

Seulement certaines données peuvent être partagées avec des tierces (bases de données ou des API de recherche fournies par d’autres entreprises, par exemple) pour améliorer la qualité de ses résultats. Une transparence à des lieues des pratiques de Google, régulièrement épinglée par la justice pour ses pratiques douteuses en la matière.

Parlons tarif désormais, car si Google est « gratuit » en apparence, c’est parce qu’il revend vos données. Kagi se décline en plusieurs versions. La première, baptisée Trial, est gratuite, mais vous êtes limités à 100 recherches par mois. La version Starter coûte 5 dollars (4,60 euros) avec 300 recherches mensuelles. La Professional, à 10 dollars (9,20 euros) vous donne accès au service en illimité. Enfin, l’Ultimate, à 15 dollars (13,80 euros environ) vous permet de combiner les résultats de recherche avec les LLM les plus performants du marché : Claude, ChatGPT, DeepSeeek, etc.

Il est toujours très agréable de voir de tels projets émerger et s’ils existent, c’est qu’il y a une réelle demande de la part des internautes pour des solutions plus transparentes et respectueuses de leur vie privée. Voyons comment Kagi se maintiendra dans la durée, surtout face à un géant aux ressources colossales et toujours prompt à adapter ses stratégies pour préserver sa suprématie. Après tout, David a bien tranché la tête de Goliath…

  • Kagi propose une alternative payante à Google, sans publicité ni collecte de données personnelles.
  • Il mise sur des résultats plus pertinents, une interface épurée et une personnalisation avancée.
  • Son accès repose sur un abonnement, avec plusieurs formules adaptées aux besoins des utilisateurs.

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Par : Opera