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Huawei, nouveau passeport automobile chinois

Huawei, la fierté nationale, permet à Volkswagen de plaire aux clients chinois tout comme de lui garantir de bonnes relations avec Pékin, sévère sur sa politique à l’encontre des entreprises étrangères.

Volkswagen a beau être intégré en Chine, – aucun autre constructeur étranger ne commercialise autant de voitures que lui sur le marché – l’émergence de l’électrique ne lui réussit pas. Des marques comme Tesla et BYD sont en train de prendre le dessus et leur popularité s’explique par une offre plus en phase avec les attentes des consommateurs. Le problème n’est pas que de l’ordre technique : le constructeur ferait surtout défaut sur la partie numérique et logiciel, à savoir ce que l’on peut trouver affiché sur ses écrans d’infodivertissement.

Pour tenter d’y remédier, Volkswagen a pris contact avec Huawei, apprend-on trois sources proches du dossier interrogées par le Financial Times. Déjà que les marques chinoises menacent les constructeurs automobiles européens sur leur propre marché, il est urgent que Volkswagen puisse se mettre à la page s’il souhaite espérer continuer à écouler ses voitures (qui comprennent aussi des Audi et des Porsche) en Chine. En interne, la branche dédiée au développement du logiciel (la filiale Cariad) est en crise et Volkswagen ne peut donc pas compter sur ses propres ressources.

La plupart des cadres supérieurs de Cariad ont été révoqués par Volkswagen plus tôt dans le mois et il est fort probable qu’une annonce de partenariat renforcé soit annoncée prochainement avec une société américaine comme Apple ou Google. Porsche travaille déjà avec Mobileye et renforçait récemment ses liens avec Google. En Chine, Huawei serait bien plus qu’un partenaire, il serait un véritable passeport ; une solution sine qua non pour espérer pouvoir opérer sans problème face à un État particulièrement protectionniste (tout comme les États-Unis sur la question de la voiture électrique d’ailleurs).

Huawei serait donc à la fois un partenaire technologique pour accélérer le développement, et un moyen de faire les yeux doux à Pékin. La stratégie fait écho avec de précédentes annonces par le constructeur automobile. Il y a quelques semaines, il dévoilait son plan “en Chine, pour la Chine”, avec à la clé une enveloppe de plusieurs milliards d’euros investis dans des projets au sein du pays, notamment dans le développement de la voiture autonome.

Cela dit, il est certain que Volkswagen ne nouera pas de partenariat avec Huawei en dehors de la Chine, que ce soit en Europe ou aux États-Unis. En vue des mesures politiques anti-Huawei mises en place par les différentes autorités face aux soupçons d’espionnage par Pékin, une interface Huawei dans les voitures ne sera effective que pour le marché chinois.

Quid des autres constructeurs ?

L’annonce est bénéfique pour Huawei qui, s’il s’avère être un passeport pour Volkswagen, le sera aussi très certainement avec de nombreuses autres marques qui souhaiteraient investir le marché pour ainsi à la fois satisfaire les attentes des clients et celles du gouvernement.

La question est maintenant de savoir si des marques comme Tesla en feront aussi les frais, à savoir de devoir quitter leur logiciel maison et opter pour ceux de Huawei. Le cas BMW sera lui aussi intéressant, à l’heure où le constructeur est le seul à vendre en Chine sous une entité 100 % détenue par elle-même ; les autres constructeurs devant obligatoirement ouvrir une coentreprise sur place pour pouvoir avoir un site de production, et donc de partager leurs bénéfices avec une entité locale.

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1 commentaire
1 commentaire
  1. A chaque fois que je monte dans une caisse occidentale récente, j’ai l’impression de retourner au minimum 5 ans en arrière quand j’utilise l’écran. Donc pour tout ce qui est logiciel, pourquoi pas Huawei, mais approcher une entreprise avec autant de restriction ça peut se retourner contre eux. VW ferais mieux de se racheter une image plutôt qu’aller en Chine mais bon bref…

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