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Volvo, Audi, Porsche, VW : comment le logiciel retarde les sorties auto

Un an par si, deux ans par là… à devoir se convertir en entreprise de logiciel, les constructeurs auto ne réalisent l’ampleur de la tâche qu’après s’être fixé une échéance. Et bien souvent, les obstacles se dévoilent en cours de route. Les big tech comme Google et Apple se frottent les mains.

“La voiture la plus sûre de tous les temps” de Volvo pourra attendre. Le remplaçant du XC90, baptisé le EX90, ne débutera sa production que l’année prochaine. Le SUV électrique avait prévu de lancer ses premiers exemplaires sur la route cette année. La raison de ce report n’est pas lié au matériel, ni à un contexte économique, mais bien au logiciel.

Comme Volvo, de nombreux constructeurs ont dû mettre en stand-bye toute une feuille de route pour pouvoir attendre que les équipes en charge de la partie numérique soient en mesure de proposer quelque chose à la hauteur du défi. Il y a cinq ans à peine, elles étaient loin de s’investir autant dans le coeur informatique de leur voiture, et encore plus de le mettre désormais au centre de l’ensemble du développement.

Le défi du logiciel ne s’explique pas seulement par le fait que la tâche est toute nouvelle. En plus de vouloir le développer en interne, pour défendre leur mainmise sur la technologie (et les données), les marques doivent allier un ensemble de matériel d’entreprises différentes. Volvo travaille ainsi avec des composants NVIDIA, Luminar et des éléments de Google, avec qui il a signé un partenariat pour un accès aux services du géant de la tech dont le magasin d’applications Play Store.

Au sein du groupe Volkswagen, malgré la croissance du nombre de voitures électriques vendues, le logiciel reste un vrai frein. Ce n’est pas qu’un seul modèle qui est touché. L’ID3 avait vu ses débuts particulièrement ralenti par des bugs logiciels, et voilà maintenant que ce sont les Audi Q6 e-tron et Porsche Macan du groupe qui accusent deux ans de retard. Pour couronner le tout, Volkswagen a dû s’écarter des membres du conseil d’administration de sa filiale Cariad, en charge du développement logiciel pour le groupe.

Les solutions Mobileye, Google et Apple

L’une des échéances les plus importantes et qui ne pourra pas être respectée est celle de 2026, qui prévoyait une arrivée du logiciel Volkswagen 2.0. Repoussée à 2028, elle doit pouvoir lancer la nouvelle architecture informatique apte à la voiture autonome au sein du groupe. Déjà, des marques comme Porsche ont choisi de se soustraire à cette attente et compter sur des partenaires spécialisés. Cette semaine, la marque a indiqué avoir signé avec Mobileye, aux technologies proches de pouvoir être commercialisées.

Volvo, qui opère dans le groupe Geely, est aussi proche de Mobileye. De même que Polestar qui appartient aussi au groupe chinois. La marque entièrement tournée dans l’électromobilité va elle aussi devoir patienter pour les raisons de développement logiciel. L’un de ses concurrents, Fisker, n’a pas suffisamment réfléchit et après des années à tenter de renaître de ses cendres, la marque s’est lancée et a rapidement rencontré des soucis avec son software, rapportait l’agence Bloomberg cette semaine.

Là ne sera pas question d’une petite mise à jour à distance, déployée en quelques heures comme les big tech peuvent le faire aujourd’hui. Les sources interrogées par l’agence parlaient plutôt de plusieurs mois nécessaires. En attendant, Google vient d’organiser sa conférence I//O avec encore de nombreuses avancées pour l’automobile. Le mois prochain, Apple devrait enfoncer le clou lors de la WWDC.

Cela n’empêchera pas Volkswagen de continuer à foncer tête baissée, faisant mine d’ignorer les GAFAM, se fixant pour objectif de devenir le “leader mondial de la mobilité pilotée par logiciel” d’ici 2030.

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