Ses détracteurs préfèrent l’avertir : rien ne leur fera changer d’avis. Ni ses dires ni ses efforts. Pas même son long voyage, de Singapour à Washington, pour se présenter là, ce jeudi 23 mars, devant un panel des membres de la Chambre des représentants. Tous veulent la peau à TikTok, l’application utilisée par la moitié de la population du pays (150 millions d’utilisateurs aux États-Unis et 2 milliards dans le monde).
Shou Zi Chew, le PDG de l’application TikTok, est pourtant en route, et il connaît plutôt bien ce vol pour l’avoir fait une multitude de fois ces dernières années. Rien n’y fait, l’application chinoise, à la propriété de ByteDance basée à Pékin, est toujours aussi détestée aux États-Unis, où le président Joe Biden a demandé à tous les membres du gouvernement et des administrations de supprimer l’application de tous leurs appareils sous 30 jours.
Si Shou Zi Chew se rend actuellement aux États-Unis aujourd’hui, c’est pour une occasion d’une importance encore plus grande que précédemment. Depuis le début du mois de mars, l’État fédéral veut purement et simplement supprimer l’application aux doutes grandissant sur les questions d’espionnage et d’exploit des données personnelles de millions d’Américains.
La commission que le PDG de TikTok va rencontrer aujourd’hui et tout simplement celle qui cherche à saisir Joe Biden et obtenir le feu vert des deux Chambres. À leur avantage, démocrates comme républicains semblent s’accorder à dire qu’il est l’heure de signer l’acte d’arrêt. Selon CNN, Shou Zi Chew s’est préparé chaque jour ces dernières semaines, pendant plusieurs heures, pour cette audition et cette période charnière.
Mais TikTok et son PDG ont peur. Ils l’affirmaient en début de semaine, critiquant la posture des États-Unis de “théâtre politique”, craignant “que cette approche ne soit copiée par d’autres gouvernements à travers le monde”. Il faut dire qu’en Europe ou au Canada, le projet est aussi discuté, au moins dans le cadre de l’écartement de TikTok des appareils des membres des gouvernements et des administrations.
Contrairement aux États-Unis, ces états reposent sur les serveurs chinois de TikTok, où sont stockées les données personnelles des utilisateurs. Ce ne sera bientôt plus le cas, alors que l’entreprise ouvrira des serveurs en Irlande et en Norvège au cours de l’année et se poursuivra jusqu’à l’année prochaine, nous indiquait TikTok France par mail hier.
Une chose est sûre, Shou Zi Chew n’aura pas beaucoup de temps et de possibilités pour désamorcer la bombe qui s’apprête à exploser entre ses mains. Il va devoir tout contredire – et tenter de réitérer une dernière fois que TikTok n’a aucun lien avec Pékin et son gouvernement.
@tiktokOur CEO, Shou Chew, shares a special message on behalf of the entire TikTok team to thank our community of 150 million Americans ahead of his congressional hearing later this week.♬ original sound – TikTok
Le parcours international du PDG de TikTok
Entre l’armée singapourienne, Facebook, Londres, et le capital-risque, Shou Zi Chew a suivi un parcours international d’envergure, où son expérience lui a à la fois permis de travailler avec les États-Unis, la finance de la City, et le marché chinois (il parle le Mandarin). Né à Singapour et actuellement âgé de 40 ans, l’entrepreneur faisait ses classes à l’University College de Londres après un parcours scolaire exemplaire, où il gagnait un lycée d’élite dès 12 ans.
C’est aussi à Londres qu’il est resté ensuite pour travailler en tant que banquier à la banque d’investissement de Goldman Sachs, de quoi amorcer son intérêt pour l’investissement, le capital-risque (il travaillera pour le marché chinois de DST Global) et finira par, en 2012, être séduit par la fibre entrepreneuriale et découvrir, dans une petit appartement de Pékin, ses futurs collaborateurs avec qui il lancera le futur TikTok.
Le PDG de TikTok se souvient de ses débuts avec son fondateur (et chef à l’époque), le jeune Zhang Yiming, et l’objectif totalement nouveau sur la scène des réseaux sociaux et des plateformes de divertissement en ligne. “L’idée est si simple mais si puissante : que vous devriez regarder le contenu non pas en fonction de qui vous connaissez, mais vraiment en fonction de votre propre comportement”, expliquait Shou Zi Chew dans un entretien au Wall Street Journal.
Contrairement à d’autres, il ne rejoindra pas Bytedance et TikTok tout de suite. En 2015, après être passé par DST Global dans le capital-risque, il rejoignait Xiaomi en tant que directeur financier. De là, il s’est forgé ce dont il allait avoir probablement besoin pour le reste de sa carrière : une expérience dans la diplomatie et les relations internationales, rôle qu’il récupérait chez le géant chinois de l’électronique.
En mars 2021, alors que Xiaomi dépassait Apple au classement des plus grosses marques de téléphonie mondiales, Shou Zi Chew déménageait pour récupérer le rôle de PDG de TikTok, rôle précédemment rempli par Kevin A. Mayer, pour une très courte période – et représentative de la difficulté du poste – de seulement 3 mois.
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Quand on voit l’omniprésence du gouvernement Chinois, ou plus récemment la fabuleuse histoire du patron d’Alibaba a peu ce demandé si ce qu’il dit est la vérité.
En chine tout site de l’extérieur est bloqué alors pourquoi on tolère une plateforme aliénante qui se consomme comme du fast food avec le maximum de mécanismes psychologiques pour rendre addict (au passage c’est le cas de presque tout les réseaux sociaux).
En plus, tiktok c’est la foire au contenu volé, aux fakes, aux filtres a la con…
Mais bon, il fallait bien un truc cool et nouveau pour les jeunes… Dommage que ce soit un panier de merde.