Pendant longtemps les clients des sites et autres services pirates étaient généralement dispensé de la moindre poursuite en justice. La police préfère en effet s’attaquer aux pirates eux-mêmes, mais une évidence s’impose : plus les années passent, plus on se rend compte que le jeu du chat et de la souris entre les administrateurs de sites pirate et les autorités continue à la même cadence. On note même sur certains types de piratage une accélération.
Alors, dans certains pays, les autorités commencent à viser aussi les clients des sites et plateformes pirates. Le Royaume-Uni commence ainsi à notifier les clients de sites IPTV saisis par des messages assez dissuasifs (les autorités son prêtes à aller au-delà ultérieurement). L’Italie prend la même direction, tout en menant une offensive particulièrement intense depuis quelques années contre les plateformes IPTV illégales.
Comment la police italienne a piégé les clients d’une plateforme IPTV pirate sous son contrôle
En 2021, la police italienne a ainsi mené une opération coup de poing baptisée “Operation Black Out”. 80% des fournisseurs de flux IPTV italiens auraient alors pu être coupés Et en janvier une autre opération a permis de démanteler un réseau utilisé par plus de 500 000 clients. Le manque à gagner est énorme, surtout pour le secteur du sport qui se remet péniblement de la parenthèse du covid.
Le président de la ligue de football Serie A affirme que le manque à gagner est de l’ordre de 300 millions d’euros – ce qui semble avoir convaincu les autorités de passer à l’étape supérieure. Une unité spéciale de la police italienne aurait alors mis en place un piège redoutable à l’approche de la fin des championnats de foot de Serie A.
En plus de bloquer les sites illégaux, l’unité a mis en ligne son propre site pirate, et en a fait la publicité sur Telegram. Pour 6 € par mois avec essai gratuit, la plateforme proposait d’accéder à toutes les chaînes habituelles, notamment les chaînes payantes sportives. Ils en ont fait la publicité sur des discussions Telegram et n’ont eu ensuite qu’à patienter.
Evidemment, pas question pour les autorités de se prêter au même jeu que les pirates. Toute tentative d’accès aux streams pirate par les “abonnés” débouchait sur un message d’avertissement. Mais les policiers ont également implémenté un redoutable système de tracking “permettant d’identifier les utilisateurs des streams pirate […] et les avertissant que la connexion a effectivement été tracée”.
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De là les autorités pouvaient selon la loi poursuivre les 6 500 utilisateurs piégés. Mais pour l’heure, le autorités ont préféré en rester là… un autre piège similaire pourrait cepedant tôt ou tard déboucher sur des poursuites. Reste à savoir quand, et la gravité de celles-ci pour les clients. De quoi refroidir, espèrent les autorités, de nombreux candidats à ce type d’activités illégales.
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