Le constructeur automobile français en devenir a remplacé l’ancien ministre des Transports à son conseil d’administration. Jean-Baptiste Djebbari, connu en grande partie par les jeunes pour être devenu populaire sur Tiktok, a décidé de quitter sa startup chérie qu’il avait rejointe juste après qu’il quittait ses fonctions après une mission de 3 ans au sein du Gouvernement (de 2019 à 2022).
Chez Hopium, on remercie “son implication et son énergie qui ont permis d’accroître la visibilité nationale et internationale” de la startup et “mettre en place les bases d’une organisation qui a pour vocation de faire passer l’entreprise du stade d’une startup à celui d’une entreprise industrielle”, ajoutait l’équipe dans un communiqué paru mercredi 15 mars.
Jean-Baptiste Djebbari n’avait pas encore passé plus d’un an avec cette nouvelle activité, mais il est sûr que celle-ci lui a donné du fil à retordre. Comme tout projet cherchant à s’investir dans l’automobile, il faut avoir les reins solides. D’autant plus pour la mobilité à l’hydrogène. De nombreux constructeurs traditionnels n’y croient pas et l’industrie peine à se développer pour la mobilité individuelle.
Ces derniers mois ont donc certainement été d’une intensité rare, alors que l’urgence de développement ne vaut pas l’urgence de trouver des fonds. On ne sait pas si l’implication de l’ancien ministre était en grande partie consacrée à cette recherche d’argent frais (il était président du conseil d’administration) mais il est à peu près sûr que sa présence dans l’entreprise a poussé certains investisseurs à s’approcher d’Hopium.
Matinée au #salondelauto pour découvrir la seule vraie innovation mondiale : la Tesla de l’hydrogène qui sera fabriquée par #Hopium en #Normandie à Vernon pic.twitter.com/sTjMFjblI4
— Hervé Morin (@Herve_Morin) October 18, 2022
Les nouveaux projets de Jean-Baptiste Djebbari
Alain Guillou, son remplaçant, est le nouveau président du conseil d’administration tandis que Jean-Baptiste Djebbari dit qu’il a “de nouveaux projets en cours de structuration”. Ce dernier va désormais s’y “consacrer pleinement”. Il a précisé qu’il en dirait plus prochainement. Pour Hopium, l’annonce peut s’avérer être un petit coup de frein au projet mais la direction a tenu à rassurer tout le monde en rappelant son objectif de la rentabilité d’ici 4 ans.
Pour que la nouvelle marque automobile puisse se targuer de dégager des bénéfices, il ne faudra pas perdre de temps. Le plan, à l’heure actuelle, est la commercialisation d’une berline de luxe fonctionnant à l’hydrogène d’ici 2025. Elle sera fabriquée en Normandie, entre Évreux et Vernon, et doit pouvoir proposer 1000 kilomètres d’autonomie et 500 chevaux de puissance.
L’investisseur LDA Capital signait pour un contrat à 50 millions d’euros étalés sur 3 ans et la création d’actions Hopium sur la même durée pour financer le projet. Seulement voilà, tout ceci ne serait pas suffisant et le mois dernier, la Normandie annonçait qu’elle allait voler au secours de sa jeune pépite, qui se devait “de réajuster le tir”. De 4,9 millions d’euros dans sa trésorerie, Hopium avait frôlé le sol avec seulement 20 000 euros dans ses poches. Rien pour pouvoir atteindre ses objectifs et être à la hauteur de ses ambitions, évidemment.
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