Passer au contenu

L’assurtech Lemonade valorisée à 2 milliards de dollars dépose un dossier pour être cotée en bourse

Lemonade, l’assurtech spécialisée dans l’assurance habitation, souhaite faire son entrée en bourse et envisage de révolutionner le monde de l’assurance grâce à l’intelligence artificielle.

L’entreprise Lemonade a déposé ce lundi un dossier auprès du régulateur boursier américain, la Securities and Exchange Commission (SEC) pour demander son introduction en bourse. Elle ferait ainsi appel à l’épargne publique à hauteur de 2 milliards de dollars. L’entreprise, dont le siège se situe à New York, est également très bien implantée à Tel-Aviv. Son effectif comptabilise environ 300 personnes. Elle essaie depuis l’année dernière de s’implanter également en Allemagne et aux Pays-Bas.

La jeune entreprise souhaite numériser tout le processus d’assurance habitation pour les propriétaires et les locataires. Elle voudrait que ses futurs clients soient assurés en « quelques secondes » et que le dossier d’indemnisation de sinistre soit traité en « quelques minutes » grâce à l’intelligence artificielle. Concernant des délais d’indemnisation aussi réduits, il serait intéressant, au-delà la mise en place d’une IA, de connaître plus en détail la procédure de la jeune pousse.

La société avait déjà tenté son introduction en bourse en 2019, mais celle-ci avait préféré reporter la date, notamment suite à la débâcle de la société WeWork et la baisse de confiance envers les entreprises technologiques, suspectées d’être surévaluées.

Une entreprise non rentable à ce jour

Plusieurs assutech sont déjà cotées en bourse en Chine, mais ce sera une première pour les États-Unis. L’entreprise n’est toutefois pas encore rentable à ce jour et ses récents résultats suscitent encore un certain nombre d’interrogations. En effet son bilan reste déficitaire à ce jour, avec 53 millions de pertes en 2018 et 109 millions en 2019.

En 2017, elle a obtenu 9 millions de primes brutes, en 2018 ce montant s’élève à 47 millions et en 2019 l’entreprise a atteint les 116 millions. Précision étant ici fait que le chiffre du premier trimestre 2020 s’élève à 38 millions. Si on observe son taux de sinistralité, il s’élevait à 161 % en 2017, pour finalement se réduire à 79% en 2019.

Même si elle n’obtient pas encore de résultats bénéficiaires, la jeune assurtech présente néanmoins des chiffres qui évoluent de manière très favorable. Mais cela ne l’a d’ailleurs pas empêché d’être valorisée à plus de 2 milliards de dollars avec des investisseurs comprenant Allianz, SoftBank et Alphabet (la maison-mère de Google).

Son modèle économique est basé sur un prélèvement fixe sur les primes des assurés à hauteur d’environ 25%. Toutefois en fonction du montant des sinistres, elle s’engage à reverser les fonds à des associations. Par ailleurs la jeune assurtech mise sur une croissance structurelle avec de jeunes assurés (qui ne l’étaient pas auparavant) – son portefeuille actuel compte environ 70% d’assurés de moins de 35 ans. Elle vise donc des clients jeunes qui viennent de rentrer dans la vie active.

De manière générale, on a pu observer ces dernières années que les assurtech ont mis plus de temps comparées notamment à d’autres entreprises de la fintech pour s’imposer et acquérir une crédibilité auprès des clients. Mais ils sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à envisager d’acheter des produits d’assurance auprès d’assurtech.

Le fait de proposer de nouveaux modèles commerciaux et d’être innovant dans les produits proposés semble être une des nombreuses clés pour faire sa place sur ce marché. Une première cotation en bourse pour une assurtech américaine serait un amorçage positif pour ce secteur particulier.

📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Newsletter 🍋

Abonnez-vous, et recevez chaque matin un résumé de l’actu tech

Cliquer pour commenter
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *