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Le prochain télescope spatial de la NASA pourrait bien être le Soleil

La NASA vient de valider le financement d’un projet voulant utiliser le Soleil comme une “loupe” pour observer l’espace.

Les premières photos du télescope spatial James Webb ont réussi à éblouir le monde entier, laissant deviner un avenir radieux pour le monde de l’observation spatial. Mais alors que le télescope devrait encore être capable de nous offrir des images sans commune mesure pour les deux à trois prochaines décennies, les scientifiques pensent déjà à la suite, a plus grand.

En effet, des chercheurs viennent d’avoir l’idée un peu folle d’utiliser ni plus ni moins que le Soleil comme source d’énergie pour un télescope géant à la recherche de forme de vie extraterrestre. Ce projet, qui peut paraître un peu fou, a néanmoins remporté un financement de la NASA, l’agence spatiale américaine semblant croire en ce programme.

Jouer avec le Soleil pour avoir un effet « loupe »

Dirigé depuis le très sérieux JPL (Jet Propulsion Laboratory), une antenne de la NASA, le projet de Slava Turyshev a reçu la coquette somme de deux millions de dollars pour évoluer. Dans un article que vient de publier la scientifique, elle explique le déroulé de cette épique mission.

Dans un voyage qui pourrait prendre jusqu’à 25 ans, des satellites de petites tailles (des cubesat) pourraient traverser notre système solaire pour se rendre au point de la lentille gravitationnelle solaire. Derrière ce nom à rallonge se cache en réalité un point, dans l’axe du Soleil, qui permet par des jeux de gravitation d’amplifier la lumière de l’objet qui se trouve pile derrière le Soleil.

La lentille gravitationnelle : qu’est-ce que c’est ?

Démontré par Einstein dans sa thèse sur la relativité générale, le principe de lentille gravitationnelle est assez illogique sur le papier. Mais selon les règles de la gravité, le Soleil pourrait jouer le rôle de « loupe » permettant de voir avec plus d’intensité ce qui se trouve derrière lui. La lumière des exoplanètes et des systèmes qui sont piles dans son axe serait en effet décuplée, arrivant aux satellites avec une puissance inédite.

Si sur le papier donc, le positionnement pouvait s’avérer avantageux, la réalisation d’une telle mission est bien plus complexe. En effet le point de lentille gravitationnelle du Soleil se trouve à 1000 fois la distance Terre-Soleil, dans une zone vide et éloignée de tout de notre système.

Pour se rendre compte de cette distance immense, il est possible de se dire que la sonde Voyager 1, lancée en 1977 n’a atteint cette zone de notre système solaire qu’en 2021, soit 44 ans après son départ de la Terre. Loin d’être découragée, Slava Turyshev a pensé à tout et dans son article elle explique comment ses satellites pourraient parcourir une telle distance bien plus rapidement.

La voile solaire pour parcourir des distances folles

Elle compte en effet utiliser une méthode encore peu connue : la voile solaire. En France la société Gama Space travaille autour de cette technologie et un vol d’essai devrait avoir lieu avant la fin de l’année. Grâce à la propulsion solaire, les satellites pourraient rejoindre le point d’étude bien plus rapidement, sans avoir à embarquer des tonnes de carburant.

Selon Turyshev et ses collègues, une telle mission est le seul moyen dont nous disposons aujourd’hui pour apprendre « des détails sur les planètes sœurs exosolaires ». Elle explique qu’il s’agit là de notre meilleur moyen de trouver des traces de vies en dehors du système solaire, et donc de faire, possiblement, la rencontre d’une forme de vie évoluée comme nous.

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4 commentaires
4 commentaires
  1. une voile solaire pour se rendre jusqu’au point d’observation OK. Mais je suppose qu’il faudra forcément un autre système de propulsion plus classique pour s’arrêter ?

  2. C’est vrai qu’il faudra s’arreter!
    Et il faut aussi avoir conscience que la force de la propulsion solaire va diminuer avec l’éloignement de la sonde du Soleil. Déjà à la distance moyenne de Mars l’irradiance est inférieure de plus de moitié à ce qu’elle est dans notre environnement terrestre.
    Au bout d’un certain temps (et relativement tres près d’ici) la force additionnelle sera donc extrêmement faible. A ce moment, la vitesse acquise sera-t-elle beaucoup plus importante que celle obtenue par les Voyagers? J’ose imaginer que les calculs ont été faits.
    En fait dans ce projet, on retrouve un peu l’idée de Breakthrough Starshot, la différence étant que dans BS il est question de donner une impulsion très forte à la voile par un champs de lasers en profitant de l’irradiance solaire encore élevée qui existe dans le voisinage terrestre.

    1. C est cool l idée d utiliser la lentille gravitationnelle du soleil mais au final , la luminosité du soleil en lui même n empêchera t elle pas de voir les objets vraiment éloigné ? Ducoup à quoi ce va bien pouvoir servir ? Surtout que pour le très lointain avec James Web on est servi

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