Restez au lit pendant 2 mois et le CNES vous paie 18 000 €

Le CNES est l’équivalent de la NASA en France. Comme sa jumelle américaine, l’agence française mène plusieurs expériences au sol pour mieux comprendre l’évolution de la physiologie des astronautes. Ne pouvant pas simuler l’apesanteur (l’absence de gravité) sur Terre, le MEDES, l’institut de médecine et de physiologie spatiale a une autre idée.

Elle propose à une douzaine de volontaires de rester allongé dans un lit pendant deux mois. Si cette idée peut paraître intéressante, elle est en plus rémunérée 18 000 euros. Mais cette offre qui ressemble à un don du ciel a aussi son lot de désavantage.

Une étude inédite pour le CNES

Afin de conserver une valeur scientifique, l’expérience doit garder le volontaire allongé durant les 60 jours. Les pieds seront positionnés légèrement au-dessus de la tête et seuls des exercices de vélo vont préserver une masse musculaire minimale.

Cette étude hors du commun devrait permettre au CNES et à l’agence spatiale européenne (l’ESA) d’en apprendre encore davantage sur les processus physiologiques en place dans le corps des astronautes au cours d’une mission dans l’ISS. Pour mener son expérience de la meilleure des manières, le MEDES n’est pas prêt à recruter n’importe qui.

Les conditions demandées sont en effet très précises et détaillées. L’institut médical ne sélectionnera que des personnes âgées de 25 à 40 ans. Les volontaires doivent être non fumeurs, pratiquer une activité physique régulière, ne souffrir d’aucun trouble de la santé et avoir un IMC entre 20 et 27. Pour les personnes intéressées, le lien de l’annonce du MEDES est juste ici.

18 000 € pour 88 jours

Le MEDES précise dans son post que les 14 premiers jours devraient permettre de recueillir des informations sur le volontaire. La deuxième phase de l’expérience se concentrera sur les 60 jours allongés. Les 14 jours suivants seront consacrés à la collecte des données après la mission et au travail de récupération encadré.

Dans cette position les muscles de nos jambes risquent de s’atrophier. À la fin des 60 jours, il est possible qu’une partie des participants soient tout simplement incapables de marcher, ils ne bénéficieraient plus de la force musculaire nécessaire pour se déplacer.

En plus des jambes, l’institut médical va s’intéresser aux yeux et aux troubles de la vision qui pourraient survenir après une telle période passée dans une position allongée.

Comprendre le corps humain sans gravité

Aujourd’hui entre 45 et 75 % des astronautes ayant passé au moins 6 mois dans l’espace disent ressentir des troubles de la vision lors de leur retour sur Terre. Avec cette expérience, le MEDES espère comprendre quels phénomènes sont à l’oeuvre dans notre corps en l’absence de gravité.

De telles connaissances sont cruciales, aussi bien en France que pour la NASA. L’agence américaine s’intéresse beaucoup aux changements physiologiques d’un astronaute. Elle doit comprendre dans les moindres détails comment le corps humain est susceptible de réagir dans le vide spatial.

Sans une connaissance approfondie de notre corps, elle pourrait envoyer des personnes amorphes sur Mars, incapables de mener à bien les missions nécessaires pour assurer leur survie.

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