Début 2019, Huawei était l’un des principaux acteurs du marché des smartphones. Et son ambition était de devenir numéro un en dépassant Samsung. Mais alors que tout semblait réussir au constructeur, les sanctions américaines sont tombées.
Durant l’ère Trump, Washington a décrété des sanctions contre Huawei, interdisant aux sociétés américaines (sauf celles qui ont obtenu un permis) de faire du commerce avec l’entreprise chinoise. La principale conséquence de cette mesure fut l’interdiction pour Huawei de préinstaller les apps et les services de Google sur ses smartphones.
Cela a eu un impact sur la croissance de Huawei. Mais celui-ci a pu continuer à produire de smartphones utilisant des composants non américains, ainsi que la version open source et sans les apps Google du système d’exploitation Android.
De ce fait, Huawei a pu continuer à vendre des smartphones sans apps Google en Europe. Et en Chine, ces mesures n’ont quasiment eu aucun effet, puisque les services de Google n’y sont de toute façon pas utilisés. Ainsi, malgré ces sanctions, Huawei a continué à faire partie du Top 5 mondial.
De nouvelles sanctions en 2020 qui ont affecté la chaîne d’approvisionnement
Mais la situation a évolué en 2020, puisque l’ancienne administration Trump a annoncé de nouvelles sanctions. Et cette fois-ci, c’est la chaîne d’approvisionnement de Huawei qui était ciblée. En effet, ces nouvelles sanctions interdisaient aussi aux entreprises non américaines, mais qui utilisent des équipements américains de faire du commerce avec le constructeur.
Par exemple, Huawei fait face à une pénurie de puces, puisque le fournisseur qui fabrique normalement ses puces Kirin ne peut plus lui fournir ces composants. Et cette fois-ci, les parts de marché de Huawei se sont réellement effondrées.
La situation est tellement grave que même en Chine, Huawei recule. C’est ce qui est indiqué par une nouvelle étude réalisée par l’entreprise IDC. Cette étude concerne les expéditions de smartphones en Chine au second trimestre 2021. Et d’après celle-ci, les cinq principaux constructeurs durant cette période étaient Vivo, Oppo, Xiaomi, Apple et Honor.
En Chine, Huawei n’est plus dans le Top 5 et est dépassé par son ancienne sous-marque Honor
Huawei ne figure pas dans le Top 5, et est inclus dans la catégorie autre. Sa part de marché était inférieure à celle d’Honor (8,8 %, soit 6,9 millions d’appareils expédiés). Pour rappel, Honor a été séparé de Huawei et cédé à une autre entreprise, afin que la marque puisse se libérer des sanctions américaines.
« Honor est entré pour la première fois dans le Top 5 en Chine après son retrait de Huawei. Honor a réussi à se débarrasser de l’impact des sanctions américaines au moins sur son marché intérieur et lui a donné un bon départ. Cependant, plus de concurrence et de défis sont toujours attendus sur les marchés étrangers », a déclaré Will Wong, directeur de la recherche pour les appareils pour les consommateurs chez IDC Asie/Pacifique.
On notera néanmoins que pour le moment, ses concurrents ne parviennent pas encore à combler le vide laissé par Huawei. Comme l’explique Xi Wang, Research Manager chez IDC, même si les constructeurs du Top 4 ont réalisé de bonnes performances, ceux-ci n’ont pas réussi à combler ce vide.
Au second trimestre 2021, les expéditions de smartphones en Chine ont d’ailleurs reculé de 10 % par rapport à la même période en 2020. Cela, d’après IDC, est dû à une demande plus faible que prévu ainsi qu’à un manque de produits phares susceptibles de susciter l’intérêt des consommateurs.
Toujours incertain pour le Huawei P50
Actuellement, les fans de Huawei attendent le P50. Mais le modèle n’est toujours pas sorti. Lors d’un événement, le constructeur avait donné un aperçu de son nouveau flagship et avait admis qu’à cause des sanctions américaines, il n’est pas en mesure de donner une date de lancement.
Reste à savoir comment Huawei compte se relever. À un moment, on avait pensé que l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche pourrait avoir un impact sur la situation du constructeur. Mais finalement, la nouvelle administration a décidé de ne pas toucher aux sanctions qui avaient été décrétées par ses prédécesseurs.
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