Vous en rêviez ? Netflix l’a fait. La plateforme de streaming numéro 1 au monde lance son nouveau forfait à 5,99 euros par mois, avec de la publicité. Enfin, bientôt, car il sera disponible dès le 3 novembre 2022 à 17h en France, en même temps qu’aux Etats-Unis, au Royaume-Uni au Japon et en Corée du Sud.
Baptisée Essentiel avec pub, cet abonnement est donc proposé 3 euros moins cher que le forfait le plus abordable disponible actuellement sur la plateforme. Mais pour bénéficier de ce rabais de 33%, il faudra accepter des interruptions publicitaires lors du visionnage de vos séries et films préférés.
Pas plus de 5 minutes de pub par heure
Netflix promet que les coupures publicitaires ne dureront pas plus de 4 à 5 minutes par heure de programme. À titre de comparaison, la durée maximum des publicités sur les chaînes TV classiques est de 12 minutes.
Chez Netflix, ces publicités seront réparties de manière assez classiques, comme on peut le voir sur d’autres plateformes comme Youtube : au début du programme (pré-roll) et pendant le programme (mid-roll).
L’entreprise explique que seules des publicités en format vidéo seront diffusées, à raison de spots de 15 à 30 secondes. Pas de bannières, de vignettes ou tout autre élément qui pourrait gâcher le visionnage. Les coupures ne dureront pas non plus une éternité.
Ainsi, pendant une série, une coupure pub n’excèdera pas 30 secondes en pré-roll et 60 secondes en mid-roll. Sur un épisode de 45 minutes, on peut donc atteindre trois à quatre coupures pub en plus du spot de 30 secondes en début d’épisode. Pour les films, les coupures n’excèderont pas les 75 secondes. Là encore, les pauses pubs seront donc fréquentes mais courtes.
Pour une expérience fluide, Netflix évitera autant que possible qu’une même publicité tourne en boucle. Par ailleurs, les profils enfants seront exemptés de publicités afin d’éviter les diffusions de contenus inadaptés.
Bonne affaire ou pas ?
Si Netflix assure que les annonceurs ont “un fort intérêt” pour cette formule (L’Oréal et General Motors ont déjà signé un partenariat), est-elle vraiment intéressante pour les utilisateurs ?
L’offre Essentiel avec pub reprend les mêmes caractéristiques que l’offre Essentiel, facturée 8,99 euros par mois. Un seul utilisateur simultané peut suivre les programmes avec une qualité HD (pas de très haute définition), sur tous ses écrans, et peut résilier ou modifier son offre à tout moment. En revanche, impossible de télécharger les programmes pour les visionner plus tard.
Sur le papier l’offre semble donc très intéressante, à conditions de ne pas être allergique aux publicités. Dans les faits, les abonnés à l’offre Essentiel avec pub n’auront pas encore accès à l’ensemble du catalogue Netflix, mais à 85% des contenus, parmi lesquels les productions Netflix (Stranger Things, The Crown, La Casa de papel ou plus récemment Dahmer).
Les 15% restants, absents de l’offre à cause de “restrictions liées aux droits”, arriveront plus tard, lorsque Netflix aura finalisé les négociations avec les ayants droit.
Netflix veut arrêter l’hémorragie
Avec cette nouvelle formule, Netflix part à la conquête des foyers plus modestes, notamment les familles. Le tarif de 6 euros par mois n’est pas anodin puisqu’il correspond au prix de l’abonnement à Disney+, plateforme qui a connu une croissance phénoménale depuis son lancement, et qui a aussi déployé une formule avec publicité.
Dans le même temps, Netflix perdait pour la première fois des abonnés. Une tendance qui s’est confirmée sur plusieurs trimestres. L’entreprise espère donc rebondir avec cette nouvelle formule. Elle ne se fixe pour autant aucun objectif pour le moment mais s’attend à un démarrage modeste du chiffre d’affaires lié aux recettes publicitaire.
L’entreprise pense néanmoins “le faire croître et le rendre substantiel au fil du temps”. Une prédiction que confirme le cabinet spécialisé Ampère Analysis rappelle Le Figaro. Selon lui, Netflix pourrait encaisser 5,5 milliards de dollars de revenus supplémentaires d’ici 5 ans rien qu’avec les recettes publicitaires.
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