Allez comprendre, sans que la vie ne vous réserve un long parcours semé d’embuches, que rien n’est possible sans un équilibre parfois étroit de folie et de raison ; de rébellion et d’acceptation ; de oui et de non ; de choisir de partir ou de rester. Le dosage est précis. Le mix réfléchi. La recette n’est pas claire, mais une chose est sûre : elle est complexe.
Complexe comme le surf, ce sport en trompe-l’œil, où la réussite cache le parcours, la simplicité fait oublier la difficulté, la glisse masque l’équilibre. Face à la plage, dans les magnifiques vagues de la côte sud de l’Australie, ils sont cinq jeunes adolescents à accomplir avec leur planche ce qui deviendra indispensable ici : savoir vivre ensemble pour pouvoir mieux surfer.
Summer, Ari, Bodhi, Poppy et Marlon sont amis et passionnés. Dans Surviving Summer sur Netflix, ils surfent les tubes comme ils surfent les thèmes de la vie. Les amis, la famille, l’amour, la confiance, les passions, la communication, la santé, l’égo, la compétition, la loyauté. Une chose est sûre : le swell déferle sur la petite ville de Shorehaven.
Les rencontres qui nous troublent
J’ai commencé le surf il y a 3 mois. Grâce à une opportunité, un ami, et des choix qui m’ont mené à vivre au Portugal. J’ai débarqué dans ce monde comme Summer dans Surviving Summer a posé ses valises en Australie. De l’aéroport à la première vague, Netflix a fait de l’océan cet l’élément central, où l’on monte sur les planches pour surfer comme pour renouer avec le théâtre.
La série comporte 10 épisodes de moins de 30 minutes. La réalisation est signée Josh Mapleston et Joanna Werner. Une grande partie du casting est amateur. Comprenez par là que la production n’a sélectionné que des jeunes passionnés, pour certains aux carrières dans le surf déjà bien avancées (Lilliana Bowrey), et qui se sont prêtés à l’ensemble des prises de vue sur leur planche, tout au long de la série.
Derrière l’ambiance un peu Camping Paradis, on regarde Surviving Summer avec attention. Le jeu des acteurs a beau rester la plupart du temps en surface (mais jamais ils ne coulent, ce sont des surfeurs après tout), le récit cache un récif particulièrement profond, avec son écosystème complexe sur l’adolescence, les choix, la désobéissance indispensable comme réfléchie.
Summer est l’incarnation de l’élément perturbateur. L’héroïne est surtout celle qui sépare, qui gâche tout ce qui n’est pas bâti sur des bases saines. Elle est cette rencontre qui nous trouble, bien trop honnête (j’y vois un peu de J.D. Salinger dans L’Attrape-coeurs), bien trop fâchée par les règles, trop rebelle, qui nous sort de notre zone de confort et rejette sur nous le reflet que l’on ne veut pas voir. Celle que les quatre autres protagonistes devront côtoyer pour “survivre”.
Survivre à Summer ? Non. Survivre avec Summer. La série Netflix a peaufiné l’écriture du personnage pour en faire cette rencontre qui change tout dans une vie. Plus difficile à représenter que la rencontre amicale ou amoureuse, elle est cet individu que l’on fuit parce qu’il nous dérange, et qui fini par nous faire pleurer lorsqu’il doit partir. Il est la voie de la raison pour les esprits trop passionnés, la voie de passion pour les esprits trop raisonnés.
Summer est aussi cette étoile filante qui semble n’en faire qu’à sa tête, mais qui nous rappelle qu’entre mener une vie pour soi ou pour les autres, la réponse est souvent de mener une vie pour soi avec les autres. Elle aussi a du boulot : “je crois que nous avons toutes les deux à travailler sur nous”, lui disait sa mère dans le dernier épisode de la série. Mais sans elle, il est fort probable que personne ne ferait face à une déferlante suffisante pour choisir de changer, de communiquer et de décider.
Le surf, ce reflet perturbant de la vie
Derrière un maillage plus complexe que prévu des personnages se dévoile un décor splendide. Les scènes de Surviving Summer ont été tournées le long de la côte sud de l’Australie, dans l’État du Victoria. Une magnifique carte postale qui nous ferait préférer partir à Melbourne plutôt qu’à Sydney. Le paradis des vans, des réveils à la lumière du soleil, et de la houle idéale pour surfer.
La série Netflix déroule des dizaines et des dizaines de prises dans les vagues, avec des shortboards qui feraient presque oublier l’importance de s’équiper d’une softboard de 8 pieds quand l’on débute le surf. Mais surtout, elle montre le reflet perturbant de la vie qu’il y a dans le surf. Ce sport des plus beaux qui a l’air si facile quand l’on admire les surfeurs aguerris. Si poétique et dans la détente alors qu’il ne demande que concentration, précision et appuis.
Je cherchais sur Netflix un programme qui puisse m’apporter cette image du surf. Celui qui procure de la joie et de l’amusement dès la première minute, mais qui nous prendra des années de répétition. Celui qui nous fait apprendre à être prudent tout en osant saisir les opportunités. Le surf qui se vit par sa philosophie, et par ses hold down qui nous entraînent vers le fond, nous obligeant à une seule chose : garder notre calme.
Si l’hiver est long, si la glisse vous manque, si vous vous posez des questions sur vos choix, vous trouverez dans Surviving Summer une série haute en couleur, simple, passionnée, qui soulèvera tous ces thèmes. De mon avis, n’hésitez pas. Et si à la fin du programme vous ne vous sentez pas emballé, au moins, vous aurez pris le temps d’apprendre à respirer pour apprivoiser l’arrivée de la prochaine vague.
Surviving Summer : la saison 2 confirmée. En novembre, la société de production de Surviving Summer a confirmé que Netflix avait donné son feu vert pour une saison 2. Dans un communiqué, Werner Film Productions et ZDF Studios ont noté : “le drame australien à succès qui est devenu un hit mondial pour Netflix, revient pour une autre saison, la saison 2 verra le casting revenir sur les plages emblématiques de la Great Ocean Road à Victoria (Wadawurrung Country), en Australie, pour 8 autres épisodes”. Rendez-vous en 2023 très certainement.
📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
