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Politique : attaquer ses adversaires sur les réseaux sociaux s’avère payant

C’est la conclusion d’une étude menée par des chercheurs de l’Université de Cambridge.

Avant son éviction de la plupart des grandes plateformes, Donald Trump était passé maître dans l’art du troll politique. Concrètement, l’ancien président passait plus de temps à attaquer ses adversaires, qu’à parler de son parti ou de ses propositions.

Cette attitude lui était souvent reprochée mais force est de reconnaître que cette méthode était efficace. Elle lui permettait en effet de souder son propre camp, tout en provoquant l’adversaire. Les réponses irritées des démocrates ne faisaient ensuite qu’augmenter son audience.

Le modèle économique des réseaux sociaux serait en cause

Ce phénomène a justement été étudié dans une étude récente menée par des chercheurs de l’Université de Cambridge. Ils ont utilisé des techniques de big data pour analyser un corpus de plus de 2,7 millions de tweets et de messages Facebook. Ils émanaient de l’ensemble du spectre politique américain.

Le résultat n’est malheureusement pas surprenant et confirme ce que beaucoup pressentaient : se moquer ou attaquer son adversaire politique permet d’obtenir deux fois plus de partages que les messages qui s’adressent à son propre parti. Les scientifiques ont ainsi noté que chaque mot supplémentaire faisant référence à un rival tels que « Biden » ou « libéral » dans le cas des républicains augmente les chances d’être partagé de 67 %.

Ce constat est très problématique car il confirme l’idée selon laquelle les plateformes contribuent à la polarisation politique des régimes démocratiques. « Les réseaux sociaux nous maintiennent engagés autant que possible pour vendre de la publicité. Ce modèle économique a fini par récompenser les politiciens et les entreprises médiatiques pour la production de contenus qui sèment la discorde et dans lesquels ils attaquent systématiquement leurs rivaux », déplorent les chercheurs.

La solution serait selon eux que les géants du web décident de moins mettre en valeur les contenus polarisants et récompensent les messages plus constructifs. Ils peinent toutefois à y croire car cela signifierait « une refonte radicale de leurs modèles de revenus ». C’est toutefois nécessaire sous peine de voir « cette animosité politique déborder dans le monde réel ». L’intrusion violente dans le Congrès américain en janvier dernier est là pour en attester.

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