Pourquoi les trains ont de plus en plus de retard en France ?

• Depuis quelques années, la SNCF enregistre plus de retards de trains qu’auparavant
• Les causes des retards sont autant externes qu’internes
• La SNCF travaille à améliorer la situation.

« On se souvient toujours du train en retard, jamais de celui à l’heure » dit l’adage. Peut-être, mais les chiffres sont formels : les retards des trains sont un problème de plus en plus récurrent en France, qui affecte la ponctualité du service ferroviaire et la satisfaction des voyageurs.

Selon la SNCF, le taux de régularité des trains (c’est-à-dire le pourcentage de trains arrivant à l’heure ou avec moins de 15 minutes de retard) était de 88,9% en 2022, en baisse par rapport à 2019 (90,5%) et 2018 (89,7%). Si vous aviez l’impression que les trains étaient plus souvent en retard, vous avez vu juste.

Mais quelles sont les causes de ces retards et comment la SNCF espère y remédier ? On vous dit tout.

Pourquoi les trains sont en retard ?

Les causes des retards sont multiples et variées, mais on peut les regrouper en trois catégories principales : les causes externes, les causes internes et les causes structurelles.

Les causes externes regroupent les événements imprévisibles ou indépendants de la volonté de la SNCF, tels que les intempéries, les accidents de personnes, les actes de malveillance, les grèves ou les manifestations. Ces causes représentent environ 40% des retards selon la SNCF.

Par exemple, le lundi 10 avril 2023, une personne a été percutée par un train près d’Angers, provoquant de gros retards sur les rails entre le Grand-Ouest et Paris. Le vendredi 7 avril 2023, un train a été retardé en gare de Limoges en raison d’un acte de malveillance sur les voies. Le mercredi 29 mars 2023, une panne de signalisation à Rennes a entraîné d’importants retards sur la ligne Le Mans-Laval dans les deux sens de circulation.

Les causes internes, elles, sont à 100% de la responsabilité de la SNCF. Il s’agit des dysfonctionnements liés à l’exploitation ferroviaire, tels que les pannes de matériel roulant, les incidents techniques, les erreurs humaines ou les problèmes d’organisation. Ces causes représentent environ 30% des retards selon la SNCF.

Par exemple, le jeudi 6 avril 2023, un train reliant Paris à Bordeaux a été retardé de plus d’une heure à cause d’un problème électrique sur la locomotive. Le dimanche 2 avril 2023, un train reliant Lyon à Marseille a été retardé de plus de deux heures à cause d’un problème d’aiguillage.

Ces retards sont étroitement liés à des problèmes structurels dans l’entreprise. Le réseau ferroviaire est saturé, vieillissant et de moins en moins entretenus. Ces causes représentent environ 30% des retards selon la SNCF.

Là encore, les exemples ne manquent pas. Le mardi 4 avril 2023, un train reliant Lille à Paris a été retardé de plus de 40 minutes à cause d’un ralentissement sur la ligne à grande vitesse. Le samedi 1er avril 2023, un train reliant Strasbourg à Paris a été retardé de plus d’une heure à cause d’un chantier sur la voie.

L’auteur de cet article est confronté chaque semaine à ces problèmes structurelles sur la ligne Amiens-Paris, parmi les championnes des retards.

Comment la SNCF veut réduire les retards ?

Face à l’insatisfaction des voyageurs (pour ne pas dire la colère) la SNCF a mis en place plusieurs mesures pour réduire les retards et améliorer la qualité du service ferroviaire. Sa stratégie repose sur trois piliers : la prévention, la rénovation et la coordination.

La prévention consiste à anticiper au mieux les risques et ainsi optimiser la gestion du trafic. Ce premier volet se traduit par la création d’une nouvelle application, SNCF Connect, permettant de centraliser les réservations, les communications ou les informations sur le trafic en temps réel. Problème : SNCF Connect rencontre encore beaucoup de bugs plusieurs mois après son lancement.

En parallèle, le groupe mise sur la rénovation du réseau ferré. L’entreprise investit dans la modernisation du réseau ferroviaire et du matériel roulant, pour améliorer la fiabilité et la performance.

Par exemple, la SNCF a lancé un plan de rénovation des voies à grande vitesse, qui vise à renouveler 1.000 km de rails d’ici 2024. Il s’agit de remplacer les rails, les traverses, les ballasts et les caténaires, qui sont soumis à une forte usure. La SNCF a également lancé un plan de renouvellement des trains, qui vise à remplacer les rames les plus anciennes par des modèles plus modernes et plus confortables.

Enfin, l’entreprise s’appuie sur la coordination entre les différents acteurs du système ferroviaire (SNCF Réseau, SNCF Voyageurs, SNCF Mobilités ou encore les autorités organisatrices de transport) pour réduire les retards.

Le groupe a par exemple signé des conventions avec plusieurs régions, fixant des objectifs de régularité et des bonus-malus financiers selon l’évolution de la situation.

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