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Pourquoi le patron du plus gros aéroport d’Europe en veut aux riches

À Davos, il a tiré le signal d’alarme en s’adressant “aux gens les plus riches dans cette salle”.

Heathrow, à Londres, est l’aéroport le plus imposant d’Europe. Son patron, John Holland-Kaye, a naturellement été convié au Forum économique mondial de Davos pour échanger autour de la transition énergétique du milieu de l’aéronautique. Pour l’occasion, l’homme a eu un message très fort envers les plus riches, des compagnies aux fortunes personnelles, en passant par les nations. Il appelle l’ensemble de ceux qui peuvent se le permettre à accepter une bonne fois pour toutes de financer les solutions déjà existantes pour abaisser le bilan carbone des avions.

“Les gens riches dans cette salle et les nations riches devraient financer la transition énergétique dans l’aviation pour aider à soutenir les pays en développement”, a-t-il dit à Davos, rapportait mardi 17 janvier le magazine Fortune. Il ajoutait : “en tant qu’individus et entreprises, nous devons payer la prime pour les carburants d’aviation durables afin de pouvoir en réduire le coût et faire en sorte que le marché de masse et les pays en développement n’aient pas à payer pour la transition énergétique”. John Holland-Kaye fait référence au fameux “SAF”, ce carburant produit à partir de déchets alimentaires et agricoles recyclés.

Financer un carburant 80 % plus propre

Le SAF est une solution de taille pour l’aviation, qui doit atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Pour faire simple, en comparaison au carburant classique emporté dans les réservoirs des avions de ligne le plus fréquemment utilisé, il abaisse les émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de 80 %. Problème, la solution coûte très cher : 8 fois plus que le carburant classique. L’industrie ne compte pas y passer du jour au lendemain et les proportions envisagées d’ici 2030 sont minimes : seulement 10 % de l’ensemble de la consommation.

C’est sur ce point que le patron de l’aéroport d’Heathrow a tenu à attirer l’attention lors du sommet de Davos. En effet, encourager la production à plus grande échelle du SAF permettrait de réduire drastiquement son coût et ainsi permettre d’entrer dans une spirale où de plus en plus de compagnies pourraient s’y mettre facilement. Pour John Holland-Kaye, il serait donc l’heure de ne plus chercher l’égalité, mais bien faire payer ceux qui peuvent se le permettre, à l’échelle collective comme individuelle.

En reste que, déjà aujourd’hui, le prix des billets en première classe et en classe business sont très élevés. Les compagnies ne se risqueraient pas à augmenter de leur plein gré des billets à des clients qui sont de loin les plus importants pour rentabiliser un vol. La concurrence est aussi très forte chez les compagnies, surtout depuis que la reprise de l’activité aérienne en sortie de confinement a laissé la place à plein de nouvelles sociétés motivées à venir gagner des parts de marché aux acteurs traditionnels.

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