Mauvaise nouvelle pour les amateurs de musique. Alors que les plateformes de streaming musical ont révolutionné notre manière de consommer de la musique, elles risquent de devoir raquer. Un amendement a été déposé ce vendredi 30 septembre par six députés de la Nupes. Si ce dernier est adopté, Spotify, Deezer, Apple Music et les autres devront reverser 1,5% de leurs revenus au CNM (Centre national de la musique) afin de soutenir la création. Le problème, c’est que ce sont les clients qui seront perdants dans l’histoire.
Une taxe pour soutenir la création musicale… Mais à quel prix ?
Les plateformes de contenu audiovisuel sont déjà passées à la casserole avec la “taxe Netflix” en 2013 puis la “taxe YouTube” en 2016. Désormais, ces dernières doivent reverser une partie de leurs revenus au CNC, le Centre national du cinéma et de l’image animée. Dès l’année prochaine, cela pourrait bien être le tour des plateformes de streaming musical.
En effet, si l’amendement déposé la semaine dernière est adopté à l’Assemblée nationale et au Sénat, les plateformes de streaming musicial devront verser 1,5% de leurs revenus au CNM pour soutenir la création musicale. Dans les faits, c’est une bonne chose de financer le Centre national de la musique. Cet établissement public, créé en 2020, soutient les professionnels de la musique. Il garantit aussi la diversité, le renouvellement et la liberté de la création musicale. S’assurer que les géants du milieu ne piétinent pas tout sur leur passage est une bonne idée. Mais il y a un hic…
Au bout du compte, ce sont les utilisateurs qui risquent de trinquer. De toutes les plateformes de streaming musical qui existent, Spotify domine clairement le marché. Suivie de près par Apple Music puis Amazon Music. Certains irréductibles tablent sur YouTube Music. Si son poids à l’international reste infime, Deezer est pourtant un chouchou des Français.
À l’heure actuelle, le suédois Spotify et le français Deezer ne sont pas encore rentables. Si cette taxe ne serait qu’une minuscule goutte d’eau pour des géants comme Apple, Amazon ou Google, qui ne font pas du streaming musical leur unique gagne-pain, Spotify et Deezer pourraient en souffrir. Et que fait-on dans ces cas-là ? On augmente ses tarifs. Ce qui impactera directement les consommateurs.
Cette hausse des prix qui pend au nez des utilisateurs de Spotify et Deezer n’est clairement pas une bonne nouvelle. Si on a envie de soutenir la création et les professionnels de la musique, pas sûr que les consommateurs soient prêts à raquer pour cela. Le risque est de voir les clients se ruer sur Apple Music ou Amazon Music, qui n’augmenteront sûrement pas leurs prix si l’amendement est voté. De quoi mettre en péril les acteurs européens des plateformes de streaming musical.
Mais rien n’est encore fait pour le moment. L’Assemblée nationale et le Sénat doivent désormais voter en faveur, ou non, de cet amendement dans les semaines à venir. Mais si ce dernier est bel et bien adopté, il entrera en vigueur dès le 1er janvier 2023. Il ne reste plus qu’à patienter…
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