Une compagnie aérienne commande 20 remplaçants du Concorde

American Airlines rejoint United Airlines au carnet de commandes de Boom Supersonic, une société américaine développant un remplaçant du Concorde. Pour pouvoir prétendre à de premiers vols commerciaux avant la fin de la décennie, American Airlines a avancé les fonds pour l’achat de 20 appareils – 5 de plus que son concurrent. Tous sont censés pouvoir atteindre Mach 1.7, soit près de deux fois la vitesse du son.

Actuellement, les avions de ligne volent sur leur altitude de croisière entre 450 et 500 noeuds, soit entre 830 et 930 km/h. La vitesse du son est quant à elle de 666 noeuds. Pour aller plus vite, les avions sont aujourd’hui tributaires du vent, ce pourquoi certains vols transatlantiques mettront 6h et d’autres 7h, entre Paris et New York par exemple.

Avec l’évolution des technologies et la baisse des coûts, la société Boom Supersonic pense qu’il est l’heure de développer un remplaçant au Concorde et ouvrir de nouveau l’aviation supersonique. Dans ses récentes annonces, la société annonçait un Londres-New York en 3 heures et 30 minutes. Mais pour le moment, aucun prototype n’a encore été construit.

En attendant, les ingénieurs travaillent sur logiciel. Et il faut croire que cela fonctionne : les plans de l’appareil ont changé tout récemment. L’avion passe de 3 à 4 réacteurs, avec des formes passant de rectangulaires à cylindriques. À l’intérieur, la capacité serait de 65 places à 80 places, selon la disposition de la cabine. Normalement, un premier vol est censé arriver en 2026 et la production est prévue pour 2029.

D’ici là, l’objectif pour American Airlines est surtout de pouvoir s’afficher comme un pionnier dans l’aviation supersonique. La startup américaine est loin d’être au point pour construire elle-même son avion et les récents partenaires techniques Collins Aerospace, Eaton et Safran Landing Systems montrent que Boom Supersonic est surtout le résultat d’une industrie américaine prête à tout pour développer une solution et devenir leader. Ce genre d’appareils pourraient très bien servir à des fins militaires d’ailleurs.

Les liquidités sont toutefois au rendez-vous grâce aux bons de commandes des clients. En plus des compagnies aériennes mentionnées, Boom revendique déjà plus de 130 commandes pour un total de 26 milliards de dollars empochés. De quoi avoir les fonds nécessaires pour développer l’appareil pendant autant de temps avant sa commercialisation.

Dans l’aviation d’affaires, le cap de Mach-1 n’est plus très loin. Tout récemment, le modèle de jet privé le plus luxueux et puissant de Bombardier a réussi un vol à Mach 1.015, soit 1253 km/h. Il s’agissait d’un test mais cela montre bien que si les législations le permettent dans le contrôle aérien, certains aéronefs seraient prêts à dépasser le mur du son. Un vrai argument de vente sur le marché.

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