Le grand public est désormais habitué aux déclarations tonitruantes d’Elon Musk. Le patron de Tesla attaque fréquemment les politiques américains sur Twitter et n’a pas pour habitude d’avoir sa langue dans sa poche. Il vilipende aussi régulièrement les régulateurs et fait donc figure de troll aux États-Unis, où ses tweets sont scrutés à la loupe par ses admirateurs comme ses opposants.
Dans un article au vitriol, Business Insider est revenu sur un Elon Musk que l’on connaît beaucoup moins. Il semble en effet que le milliardaire soit bien plus calme et conciliant lorsqu’il est question de la Chine.
Ainsi, alors qu’il refusait de stopper la production de son usine Tesla en Californie au début de la pandémie de Covid, l’entrepreneur fermait bien docilement sa gigafactory à Shanghai. De même, ouvrir un showroom dans le Xinjiang ne lui pose aucun problème, même si les autorités chinoises sont accusées de commettre des persécutions sur la minorité ouïghoure dans cette région.
Elon Musk s’est-il fait piéger par la Chine ?
Selon nos confrères, cette différence de comportement est parfaitement logique du point de vue d’Elon Musk. Lors de la construction de son usine géante à Shangaï, qui devrait à terme produire une grande partie des véhicules de Tesla à l’échelle mondiale, l’homme d’affaires a été contraint d’accepter certaines contraintes de la part du régime communiste.
L’entreprise est en effet bien propriétaire de la gigafactory mais l’Empire du milieu contrôle toujours le terrain sur lequel elle est construite. La compagnie est aussi obligée de générer un certain montant de recettes fiscales si elle veut continuer d’occuper les lieux. Les autorités se réservent également le droit de récupérer le terrain à tout moment « pour des raisons d’intérêt public ».
Dès lors, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’Elon Musk, qui se définit comme un libertarien, tente de conserver de bonnes relations avec le pouvoir communiste. D’ailleurs certains analystes estiment qu’à terme Tesla pourrait se séparer de ses usines américaines et concentrer l’essentiel de ses moyens et de sa production en Chine.
Business Insider estime toutefois que ce pari est plutôt risqué pour l’entrepreneur. Il semble d’ailleurs que Tesla commence à perdre du terrain en Chine au profit de constructeurs de véhicules électriques locaux comme SAIC-GM-Wuling Automobile.
Des experts estiment donc qu’Elon Musk pourrait s’être fait piéger par le gouvernement. Si la Chine dispose de champions nationaux compétitifs, elle n’aurait alors plus vraiment d’intérêt à soutenir Tesla et l’entreprise pourrait perdre sa position privilégiée.
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