- Pour le PDG de Google, l’intelligence artificielle doit s’aligner avec les valeurs humaines
- En plus des ingénieurs, on a besoin de spécialistes des sciences sociales, des éthiciens et des philosophes, etc.
- Google prépare le lancement de son IA Bard
Alors que ChatGPT a déjà plus de 100 millions d’utilisateurs et que GPT-4 (une version plus avancée) est déjà intégré à Bing et d’autres services en ligne, Google reste prudent. Celui-ci a déjà dévoilé son chatbot Bard, qui est testé aux États-Unis. Mais on ne sait pas quand aura lieu le lancement.
En attendant, les dirigeants de la firme de Mountain View enchaînent les interventions. Récemment, le PDG de Google, Sundar Pichai, s’est entretenu avec la chaîne CBS. Un entretien durant lequel il a expliqué pourquoi il ne faut pas impliquer que des ingénieurs dans le développement de l’intelligence artificielle.
Selon Pichai, pour que l’intelligence artificielle soit alignée avec les valeurs humaines, dont la morale, celle-ci ne doit pas être développée que par des ingénieurs. “[…] je pense que le développement de cela doit inclure non seulement des ingénieurs, mais aussi des spécialistes des sciences sociales, des éthiciens, des philosophes, etc.”, a-t-il indiqué.
Entre optimistes et sceptiques ?
Les IA génératives comme ChatGPT ou DALL-E sont sur le point de changer de monde. Et si les optimistes estiment qu’il s’agit d’une avancée pour l’humanité, d’autres y voient un danger. Les IA génératives peuvent “haluciner” (fournir une information fausse, mais qui paraît vraie), donner des réponses biaisées, tenir des propos inappropriés, être utilisés à mauvais escient, etc. Mais elles ont également de très nombreuses utilités pratiques.
“Les systèmes d’IA dotés d’une intelligence humaine et compétitive peuvent poser de graves risques pour la société et l’humanité, comme le montrent des recherches approfondies et reconnues par les meilleurs laboratoires d’IA”, lit-on dans une lettre signée par plus de 20 000 personnes, dont Elon Musk et le cofondateur d’Apple, Steve Wozniak.
Ceux-ci demandent un moratoire de 6 mois sur le développement des IA plus puissantes que GPT-4, le temps de mettre en place les balises nécessaire (ou qu’une régulation arrive ?). Selon CBS, Google se positionne “au milieu de l’optimisme”.
“Je pense que dans les détails réels, je ne vois pas très bien comment vous feriez quelque chose comme ça aujourd’hui”, a récemment déclaré Sundar Pichai, lors d’une intervention sur le podcast Hard Fork. Mais celui-ci a admis que cette lettre est cependant un moyen de démarrer une conversation sur le sujet.
Google forcé par la concurrence ?
En tout cas, tout en étant prudent, Google va embrasser la révolution de l’IA. En plus du chatbot Bard pour muscler son moteur de recherche, la firme va déployer ce type d’intelligence artificielle sur d’autres produits. Et apparemment, la pression ne cesse de monter. Grâce à l’intégration de GPT-4, Microsoft a pu augmenter le nombre d’utilisateurs de son moteur de recherche Bing.
Mais en plus de cela, la place de Google comme moteur de recherche par défaut sur les smartphones Samsung serait également menacée. Citant des messages internes auxquels il aurait eu accès, le New York Times révèle que Google aurait été pris de “panique” en apprenant que Samsung envisageait de remplacer Google par Bing sur ses smartphones.
Résultat : Google aurait, une fois de plus, accéléré le développement de son IA. Et désormais, il prévoirait de créer un “tout nouveau moteur de recherche” dopé à l’intelligence artificielle, tout en améliorant l’ancien Google Search grâce à l’IA. Ces informations sont, bien entendu, à considérer avec prudence.
“Tous les decks de brainstorming ou idées de produits ne mènent pas à un lancement, mais comme nous l’avons déjà dit, nous sommes ravis d’apporter de nouvelles fonctionnalités alimentées par l’IA à la recherche, et partagerons plus de détails bientôt”, a indiqué une représentante de Google, citée par le NYT.
Ce qui est certain, c’est que Google est sous pression et qu’il se prépare à faire plein d’annonces. Ces nouveautés basées sur l’IA pourraient être présentées à la conférence I/O au mois de mai.
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